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Volkswagen fait marche arrière : le moteur thermique survivra au-delà de 2030 dans les électriques à autonomie étendue

Alors que Volkswagen avait annoncé la fin progressive des moteurs thermiques en Europe entre 2033 et 2035, un revirement stratégique majeur vient d’être dévoilé au Salon de l’Automobile de Shanghai 2025. Le constructeur allemand mise désormais sur une solution hybride qui pourrait révolutionner le : l’ (EREV).

Cette décision marque un tournant dans la du groupe, motivée par des réalités commerciales et réglementaires. Analysons ce que cette nouvelle approche signifie pour les automobilistes français et le futur du parc automobile européen.

La nouvelle stratégie de Volkswagen : une « escalade » vers l’électrique

Martin Sander, membre du conseil de ventes et marketing de Volkswagen, a fait cette déclaration révélatrice lors du : « Je pense que pendant longtemps nous verrons des moteurs à combustion dans nos véhicules, mais avec une finalité différente ». Une phrase qui illustre la révision profonde de la vision du groupe.

La nouvelle stratégie repose sur un concept simple mais efficace : proposer des dotés d’un petit moteur thermique servant uniquement de générateur pour recharger la batterie. Ces véhicules, baptisés EREV (Extended Range Electric Vehicles), ne sont pas une nouveauté technologique mais représentent un repositionnement intéressant face aux défis actuels du marché.

En , Volkswagen prévoit des modèles offrant 250 à 300 km d’autonomie en mode purement électrique, complétés par un moteur thermique faisant office de générateur. Cette approche permet au constructeur de répondre aux réticences d’une partie de la clientèle face aux voitures 100% électriques, tout en maintenant des émissions faibles.

Comment fonctionne un électrique à autonomie étendue?

Un à autonomie étendue est, dans sa conception, un hybride en série. À la différence des hybrides rechargeables classiques (PHEV), il fonctionne exclusivement grâce à son ou ses moteurs électriques. Le moteur thermique n’est jamais connecté aux roues – il sert uniquement à produire de l’électricité via un générateur lorsque la batterie s’épuise.

Cette architecture présente un avantage déterminant : l’efficacité. Un moteur électrique convertit environ 85% de l’énergie consommée en mouvement, contre moins de 40% pour un moteur à essence. Résultat ? Même quand le générateur thermique fonctionne, la consommation d’essence reste nettement inférieure à celle d’un véhicule conventionnel ou même d’un hybride rechargeable classique.

Des modèles comme l’ancien Opel Ampera/Chevrolet Volt ou le ont déjà exploré cette voie, sans rencontrer un large succès à l’époque. Mais le contexte a changé.

Le Volkswagen ID.ERA : plus de 1000 km d’autonomie combinée

Le prototype Volkswagen ID.ERA illustre parfaitement cette nouvelle orientation. Ce à autonomie étendue annonce une autonomie totale dépassant 1000 km selon le cycle CLTC, grâce à son système EREV. De quoi faire oublier l’angoisse de la panne si souvent associée aux véhicules électriques.

Pour le consommateur français, cela signifie un véhicule capable de rouler quotidiennement en mode 100% électrique (plus de 100 km d’autonomie), avec la possibilité d’effectuer de longs trajets sans stress grâce au générateur thermique. La recharge rapide reste disponible, offrant ainsi le meilleur des deux mondes.

Les avantages pour Volkswagen et les automobilistes français

Pour Volkswagen, cette stratégie répond à plusieurs enjeux majeurs :

D’abord, la question des normes d’émissions européennes. À partir de 2026, les cycles d’homologation des hybrides rechargeables vont devenir beaucoup plus stricts, mettant fin aux consommations artificiellement basses. Les PHEV actuels, une fois leur batterie déchargée, affichent souvent des émissions réelles jusqu’à trois fois supérieures aux valeurs homologuées.

Face à ce durcissement et aux possibles amendes colossales dès 2027, Volkswagen cherche des solutions pour abaisser sa moyenne d’émissions de CO2. Les EREV, grâce à leur architecture plus efficiente, pourraient contribuer à atteindre cet objectif.

Pour l’automobiliste français, les avantages sont multiples :

  • Un prix d’achat plus abordable qu’un électrique pur, la batterie étant plus petite (moins de 40 kWh)
  • Une quotidienne suffisante (plus de 100 km)
  • La fin de l’angoisse lors des longs trajets
  • Une consommation d’essence réduite par rapport aux hybrides classiques

L’exemple chinois : un marché déjà conquis

En Chine, les électriques à autonomie étendue connaissent déjà un succès remarquable. En mars 2025, ils représentaient 8% du marché automobile chinois. Plus globalement, les véhicules hybrides rechargeables (incluant les EREV) ont atteint 41% de parts de marché en 2024.

Un facteur clé de ce succès : la baisse continue des prix. Selon les données de Bloomberg NEF, le prix moyen des PHEV en Chine n’a cessé de diminuer ces cinq dernières années, jusqu’à devenir comparable à celui des modèles thermiques et électriques.

Le modèle Neta S illustre cette tendance – conçu dès le départ comme un électrique à autonomie étendue, et non comme un véhicule thermique auquel on aurait ajouté une batterie et un petit moteur électrique. Cette approche « native » permet d’optimiser l’ensemble de l’architecture.

La stratégie de Volkswagen semble donc s’inspirer directement des succès observés sur le marché chinois, où les EREV sont considérés comme des « véhicules à nouvelle énergie » (NEV) et bénéficient des mêmes avantages que les électriques purs.

Un tournant pour le marché européen?

L’ironie de la situation ne manque pas de sel : c’est précisément le durcissement des normes d’homologation des PHEV qui pourrait favoriser l’arrivée des EREV en Europe. (Une petite contradiction réglementaire dont l’industrie automobile a le secret!)

Pour le marché français, cette évolution pourrait marquer une étape transitoire bienvenue. Avec un réseau de bornes de recharge encore en développement et des prix élevés pour les électriques purs, les EREV pourraient séduire une large clientèle : celle qui souhaite rouler électrique au quotidien sans renoncer à la liberté des longs trajets.

Le moteur thermique n’est donc pas mort – il se réinvente comme auxiliaire de l’électrique. Un compromis qui pourrait accélérer la transition énergétique du parc automobile français, tout en répondant aux attentes pragmatiques des conducteurs.

Vous envisagez l’achat d’un véhicule électrique? Cette évolution pourrait bien changer la donne. Les futurs modèles à autonomie étendue de Volkswagen offriront peut-être le juste milieu entre écologie et praticité que beaucoup recherchent. À moins que vous ne préfériez attendre l’évolution des infrastructures de recharge? La question mérite réflexion.

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