Le constructeur américain Tesla s’est moqué de lui-même en parodiant la dernière couverture du magazine Time, mais cette tentative d’humour n’a pas eu l’effet escompté auprès des propriétaires de ses véhicules. Une nouvelle source de tension pour le constructeur automobile.
Depuis le début de l’année, Tesla enchaîne les controverses. Cette fois-ci, la marque a utilisé la dernière une du célèbre magazine Time pour faire son autocritique, avec des résultats mitigés.
Une parodie qui fait référence à la résurrection d’une espèce disparue
La couverture originale du magazine américain met en avant la découverte d’un loup dire (ou canis dirus), 12 500 ans après la disparition de cette espèce. Une information suffisamment remarquable pour faire la une du magazine. Sur cette couverture, le mot « Éteint » est barré, accompagné d’un texte qui identifie l’animal : « Voici Remus. Un loup dire. Le premier depuis 10 000 ans. Le concept d’espèce en voie de disparition pourrait avoir changé pour toujours ».
Cette publication a attiré l’attention de nombreuses marques qui ont rapidement détourné le concept pour annoncer le retrait ou le lancement de certains produits. Mais pour Tesla, cette stratégie marketing s’est retournée contre elle.
Has science gone too far? pic.twitter.com/W17YEDt1Km
— Tesla (@Tesla) April 8, 2025
Quand Tesla se moque de sa propre erreur de design
La marque a joué avec l’idée de la disparition du loup en la comparant à l’un de ses plus grands échecs en matière de design : le remplacement des commandes de clignotants traditionnelles par des boutons placés sur le volant.
La publication diffusée sur le compte X (anciennement Twitter) de Tesla a suscité de vives réactions. Sans surprise, les critiques ont fusé rapidement.
Les modèles Tesla Model S et Model X de dernière génération ont été les premiers véhicules à intégrer cette modification esthétique. La décision du fabricant avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque, même si d’autres constructeurs comme Ferrari avaient déjà adopté des solutions similaires, mais sans autant de publicité.
Une adaptation de couverture qui fait grincer des dents
Le constructeur américain a adapté la une du Time en version automobile. Il présente l’un des éléments qui avait temporairement disparu de ses voitures : les commandes de clignotants classiques, récemment réintroduites dans le nouveau Tesla Model Y.
« Voici une commande de clignotant. Un indicateur d’intention. Revenue à la vie dans le nouveau Tesla Model Y après sa prétendue disparition », a plaisanté Tesla sur son compte X. En réalité, le déplacement de la commande des clignotants n’avait pas plu aux conducteurs, et cette parodie de couverture de magazine non plus.
Le constructeur avait décidé de placer les clignotants sur le côté gauche du volant, une solution bien moins intuitive que le système traditionnel. Quand on tournait le volant, l’utilisation de la molette rotative devenait un vrai défi. (J’ai eu l’occasion d’essayer ce système lors d’un test, et je peux vous dire que même après plusieurs heures, on n’arrive pas à s’y habituer complètement!)
Un retour aux sources bienvenu
La réintroduction des commandes traditionnelles dans le Model Y représente un changement de cap significatif pour le constructeur californien. Cette décision marque une rare admission d’erreur de la part de la marque, connue pour sa vision parfois inflexible du design automobile.
Les propriétaires de Tesla ont longtemps réclamé ce retour à une ergonomie plus classique. Certains avaient même développé des solutions tierces pour modifier leur véhicule et retrouver des commandes plus intuitives.
Vous possédez une Tesla avec ces fameux boutons sur le volant? Avez-vous réussi à vous y adapter ou attendez-vous avec impatience une mise à jour plus ergonomique?
Cette situation illustre bien le dilemme auquel font face les constructeurs de voitures électriques : jusqu’où peut-on pousser l’innovation en matière d’interface sans sacrifier l’ergonomie et la sécurité? Une question qui reste ouverte alors que l’industrie automobile continue sa révolution.