Ce que vous devez retenir
- Tesla a enregistré une baisse de ses ventes de voitures particulières, et les projections pour le deuxième trimestre ne semblent guère plus encourageantes.
- Face à cette crise, la direction de l’entreprise aurait secrètement exploré la possibilité de remplacer Elon Musk à la tête de la société (information qui en dit long sur l’ampleur des tensions internes).
- Entre les problèmes techniques, les controverses liées à son dirigeant et la montée en puissance de la concurrence asiatique, l’entreprise californienne doit impérativement redresser la barre.
Les ennuis s’accumulent pour Tesla. Alors que la marque californienne pensait avoir surmonté ses difficultés récentes, voilà qu’une nouvelle controverse éclate en Australie. Cette fois, ce sont 10 000 conducteurs qui se sont regroupés pour intenter une action collective contre le constructeur automobile. Leur grief ? Des freinages fantômes qui surviennent sans raison apparente lorsque l’Autopilot est activé sur autoroute.
Le fléau du freinage fantôme inquiète les propriétaires
Imaginez-vous roulant tranquillement à 130 km/h sur l’autoroute, votre Tesla Model 3 en pilotage automatique. Soudain, sans aucun obstacle visible, la voiture se met à freiner brutalement. C’est exactement ce phénomène que dénoncent les plaignants australiens dans leur recours déposé devant le Tribunal fédéral d’Australie en février dernier.
Ce dysfonctionnement, baptisé « freinage fantôme », survient lorsque le système de freinage automatique d’urgence s’active de manière intempestive. Aucun obstacle ne justifie cette réaction brutale de la voiture. Le problème touche aussi bien le régulateur de vitesse adaptatif que les fonctions d’assistance à la conduite avancées.
Rebecca Jancauskas, avocate du cabinet JGA Saddler qui représente les plaignants, explique : « Ces conducteurs réclament une compensation pour les défauts présumés des véhicules vendus en Australie depuis mai 2021. » Un chiffre qui donne le vertige quand on sait que 10 000 Australiens ont déjà rejoint cette action collective.
L’autonomie réelle très loin des promesses
Mais le freinage fantôme n’est pas le seul reproche adressé à Tesla. Les plaignants pointent aussi du doigt l’écart flagrant entre l’autonomie annoncée et celle obtenue en conditions réelles de conduite. D’après leurs calculs, les voitures de la marque n’atteindraient même pas 75% de l’autonomie promise par le constructeur.
Prenons l’exemple de la Tesla Model 3 Grande Autonomie à propulsion arrière. Cette version affiche officiellement 702 kilomètres d’autonomie selon le cycle d’homologation. Mais 75% de cette valeur représenterait seulement 526 kilomètres (un écart de près de 180 kilomètres !). De quoi frustrer les propriétaires qui comptaient sur ces performances pour leurs longs trajets.
Cette problématique dépasse largement les frontières australiennes. Même avec des protocoles d’homologation plus réalistes comme le WLTP européen, l’autonomie réelle reste souvent inférieure aux chiffres officiels. Un point sensible qui alimente le débat entre partisans et détracteurs de la mobilité électrique.
Des risques d’accident non négligeables
Les conséquences de ces freinages intempestifs peuvent s’avérer dramatiques. Quand une voiture ralentit subitement sur autoroute sans raison valable, elle met en danger non seulement ses occupants, mais aussi les véhicules qui la suivent. Les risques de carambolage ou d’accident mortel ne sont pas à prendre à la légère.
Les conducteurs accusent Tesla d’être parfaitement au courant de ces dysfonctionnements. Pire encore, ils reprochent au constructeur de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour corriger ces défauts, ni d’avoir dédommagé les clients concernés par ces désagréments.
2025, une année difficile pour Elon Musk
Cette affaire australienne arrive au pire moment pour Elon Musk. Le patron de Tesla traverse une période délicate après ses récentes incursions dans la politique américaine qui ont mal tourné. Ces prises de position controversées ont fait naître une certaine défiance envers sa personne, et par ricochet, envers ses entreprises.
Les chiffres de vente du premier trimestre 2025 témoignent de cette situation préoccupante. Tesla a enregistré une baisse de ses ventes de voitures particulières, et les projections pour le deuxième trimestre ne semblent guère plus encourageantes.
La situation devient si tendue que des manifestations contre Musk ont éclaté dans plusieurs pays. Certains concesionnaires Tesla ont même été pris pour cible lors de ces protestations. Face à cette crise, la direction de l’entreprise aurait secrètement exploré la possibilité de remplacer Elon Musk à la tête de la société (information qui en dit long sur l’ampleur des tensions internes).
La concurrence chinoise rattrape Tesla
Comme si ces problèmes ne suffisaient pas, Tesla vient de perdre sa position de leader mondial des voitures électriques. Le constructeur chinois BYD a réussi à détrôner la marque américaine, marquant un tournant historique dans l’industrie automobile électrique.
Cette perte de leadership symbolise les difficultés actuelles de Tesla. Entre les problèmes techniques, les controverses liées à son dirigeant et la montée en puissance de la concurrence asiatique, l’entreprise californienne doit impérativement redresser la barre.
L’issue de ce procès australien sera scrutée de près par l’industrie automobile mondiale. En juillet prochain, les avocats de Tesla présenteront leurs arguments pour tenter de désamorcer cette bombe juridique. Mais une chose est sûre : la réputation de la marque en matière de fiabilité et de sécurité est désormais sur la sellette.