Le groupe Stellantis renforce sa stratégie électrique avec Leapmotor, un constructeur chinois fondé en 2015 à Hangzhou. Cette jeune marque, spécialisée dans les véhicules électriques, pourrait bientôt voir l’un de ses modèles produit dans l’usine de Saragosse en Espagne, selon plusieurs sources concordantes.
Une alliance stratégique dans l’électromobilité
Stellantis a acquis 20% des parts de Leapmotor en 2023, faisant de cette marque la 15ème du géant automobile. Cette alliance vise à renforcer la présence du groupe sur le marché européen des véhicules électriques. Initialement créée par Dahua Technology, Fu Liquan et Zhu Jiangming, Leapmotor s’est fait remarquer par ses innovations technologiques, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Après le lancement de son premier modèle, le S01, la marque chinoise propose désormais le C10, un SUV qui arrive en Europe avec une autonomie impressionnante proche des 1000 km. Ce véhicule, qui bénéficie d’une étiquette zéro émission, va aider Stellantis à gagner des parts de marché dans le segment des SUV hybrides rechargeables.
Production européenne en vue
L’agence Bloomberg évoque un projet d’investissement de 200 millions d’euros pour adapter l’usine de Figueruelas, près de Saragosse, à la production d’un SUV zéro émission de Leapmotor. Cette information a été corroborée par l’ambassadeur chinois en Espagne, Yao Jing, qui a mentionné que Leapmotor International prévoit d’investir cette somme dans l’usine espagnole.
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large d’investissements chinois en Espagne, estimés à 3,3 milliards d’euros, qui viendraient s’ajouter aux 7 milliards déjà annoncés. On peut citer la gigafactory prévue à Saragosse par CATL en partenariat avec Stellantis, ou encore les projets du groupe Chery dans l’ancienne usine Nissan de Barcelone.
Un groupe en pleine mutation
Cette orientation vers Leapmotor intervient dans une période mouvementée pour Stellantis. Après le départ de Carlos Tavares, John Elkann a pris les rênes du groupe qui rassemble Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS, Jeep, Fiat, Fiat Professional, Lancia, Maserati, Mopar, Opel, Peugeot, Ram et Vauxhall.
Le quatrième constructeur mondial traverse des moments délicats. La crise des moteurs PureTech, la baisse des ventes en Amérique du Nord et une perte d’attractivité face à la concurrence ont affecté ses performances. (On dit même que la politique de réduction drastique des coûts aurait nui à la qualité de certains produits…)
L’effectif a diminué de 14% depuis 2020, et certains véhicules ont été simplifiés pour réduire les coûts de développement, avec des résultats mitigés sur la satisfaction client.
Le contexte géopolitique
Les relations commerciales avec la Chine prennent une importance accrue dans le climat actuel. Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, doit se rendre en Chine prochainement pour rencontrer le président Xi Jinping.
Ces échanges interviennent alors que les tensions commerciales s’intensifient suite à l’arrivée de Trump à la présidence des États-Unis. Une situation qui pousse l’Union européenne à reconsidérer sa stratégie commerciale et industrielle, y compris dans le secteur automobile.
Même Tesla, malgré le soutien d’Elon Musk à Trump durant sa campagne, ressent l’impact des nouvelles politiques américaines qui bouleversent l’avenir de cette entreprise californienne de voitures électriques.
Vous pensez quoi de cette alliance entre Stellantis et Leapmotor ? Est-ce une bonne nouvelle pour l’industrie automobile européenne ?