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Ralentisseurs hors-la-loi : près de 400 000 dos d’âne français dans l’illégalité

Le 27 mars 2025, une décision majeure a bouleversé le paysage routier français. La plus haute juridiction administrative du pays a reconnu l’illégalité de la quasi-totalité des installés sur nos routes. Cette révélation soulève des questions sur la sécurité routière, la responsabilité des collectivités et l’avenir de ces aménagements qui font partie du quotidien des automobilistes.

La justice confirme ce que les conducteurs soupçonnaient

Après un long combat juridique mené par l’association Pour une Mobilité Sereine et Durable (PUMSD) et la (LDC), le verdict est tombé : près de 400 000 ralentisseurs en France ne respectent pas la réglementation en vigueur. Ce chiffre astronomique représente environ 90% du total des dispositifs installés sur le territoire.

Le décret n°94-447 du 27 mai 1994 établit pourtant des règles précises. Un ralentisseur légal doit :

  • Mesurer maximum 10 centimètres de hauteur
  • Avoir une longueur comprise entre 4 et 10 mètres
  • Être absent des routes à grande
  • S’intégrer dans un aménagement global de réduction de vitesse

Or, les mesures effectuées révèlent des flagrantes. Dans certaines communes, des ralentisseurs atteignent jusqu’à 19 centimètres de haut, soit presque le double de la limite autorisée !

Des conséquences concrètes pour les usagers de la route

Ces infractions ne sont pas sans impact. Pour les automobilistes, chaque passage sur un ralentisseur trop haut représente :

  • Un risque d’endommagement du véhicule (amortisseurs, trains roulants, bas de caisse)
  • Une usure prématurée des pièces mécaniques
  • Un inconfort notable pour les passagers

Les et cyclistes sont encore plus exposés aux de ces aménagements mal conçus. La Fédération des Motards en Colère dénonce depuis des années les risques de chute liés à ces obstacles parfois mal signalés.

Pour les d’urgence, ces ralentisseurs inadaptés ralentissent les interventions et peuvent aggraver l’état des patients transportés. (Imaginez être dans une ambulance et subir un choc brutal alors que vous souffrez déjà…)

Un casse-tête financier pour les collectivités

Malgré la reconnaissance de l’illégalité des ralentisseurs, le Conseil d’État n’a pas ordonné leur destruction immédiate. Une décision qui s’explique par l’ampleur du chantier : la mise aux normes est estimée entre 5 et 7 milliards d’euros.

Pour une municipalité, le coût de suppression puis de remplacement d’un seul ralentisseur aux normes peut atteindre plusieurs milliers d’euros. Un fardeau financier que beaucoup de petites communes ne peuvent supporter.

Le vice-président de Toulouse Métropole l’admet : « Pour les collectivités, il faut agir de manière raisonnable. Notre priorité sera de traiter d’abord les ralentisseurs les plus dangereux. »

Des alternatives aux dos d’âne traditionnels

Face à cette situation, des solutions alternatives émergent pour réduire la vitesse sans recourir aux ralentisseurs classiques :

  • Les coussins berlinois, moins agressifs pour les suspensions
  • Les chicanes et rétrécissements de chaussée
  • Les radars pédagogiques qui affichent la vitesse sans sanctionner
  • Les marquages au sol créant une impression visuelle de ralentissement

Certaines villes testent même des approches plus originales, comme des silhouettes d’enfants placées près des passages piétons ou des lignes en zigzag peintes sur la chaussée pour créer un sentiment d’insécurité qui pousse naturellement à ralentir.

Quels recours pour les automobilistes ?

La décision du Conseil d’État ouvre la voie à de nouvelles actions. Si vous estimez avoir subi des dommages liés à un ralentisseur non conforme, sachez que :

  • La responsabilité civile et pénale des gestionnaires de voirie peut désormais être engagée
  • Des associations spécialisées peuvent vous accompagner dans vos démarches
  • La jurisprudence établie facilite les recours individuels

Environ 200 procédures sont actuellement en cours à travers la France. Et vous, avez-vous déjà repéré des ralentisseurs manifestement trop hauts près de chez vous ?

Un équilibre à trouver entre sécurité et confort

Cette polémique souligne la tension permanente entre deux objectifs légitimes : assurer la sécurité des usagers vulnérables (piétons, cyclistes) et garantir des adaptées pour tous.

Le véritable enjeu n’est pas de supprimer tous les dispositifs de ralentissement, mais bien de les rendre conformes aux normes existantes. Ces normes ont été établies pour atteindre un équilibre entre et des véhicules.

À l’heure où la mobilité douce est encouragée, il devient urgent de repenser nos aménagements routiers dans une logique de partage harmonieux de l’espace public, plutôt que dans une approche punitive pour les automobilistes.

Cette décision historique pourrait marquer le début d’une nouvelle ère où la réduction de la vitesse se ferait par des moyens plus respectueux des véhicules et de leurs occupants. Reste à voir si les collectivités sauront saisir cette opportunité pour repenser leurs aménagements de sécurité routière.

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