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Pourquoi le volant en bois a-t-il disparu de nos voitures ?

Ce que vous devez retenir

  • tableaux de bord en ronce de noyer, inserts en acajou, et bien sûr, ces fameux volants sculptés dans la masse.
  • Ou l’été, quand le soleil transformait votre habitacle en sauna et que le bois se fendillait .
  • En attendant, le volant en bois demeure un beau souvenir de l’âge héroïque de l’automobile.

Vous vous souvenez peut-être de ces véritable qui ornaient les habitacles des années 80 ? Cette époque où toucher son volant procurait une sensation unique, presque artisanale. Mais pourquoi cette tradition s’est-elle éteinte dans l’automobile moderne ?

L’âge d’or du volant en bois

L’histoire de la sellerie automobile nous ramène à une époque où chaque voiture était pratiquement une œuvre d’artisan. Le bois était alors le matériau de choix pour les habitacles : tableaux de bord en ronce de noyer, inserts en acajou, et bien sûr, ces fameux volants sculptés dans la masse.

Le choix du bois n’était pas qu’esthétique. Ce matériau possédait des qualités pratiques : leger (environ 500 grammes contre 800 grammes pour un volant moderne), facile à travailler et surtout, il s’harmonisait parfaitement avec les aménagements intérieurs de l’époque. Les constructeurs utilisaient souvent de l’orme, du hêtre ou même de l’ébène pour les modèles haut de gamme.

Les premiers signes de faiblesse

Mais le bois avait ses défauts (et pas des moindres). Imaginez-vous en plein , les mains gelées sur un volant qui craque sous l’effet du froid ? Ou l’été, quand le soleil transformait votre habitacle en sauna et que le bois se fendillait ? Sans parler de l’entretien régulier nécessaire pour éviter que la surface ne devienne rugueuse.

Plus grave encore : en cas d’accident, ces volants traditionnels ne offraient aucune protection. Le bois se brisait en éclats tranchants, transformant un élément de conduite en danger mortel.

L’ère de la production de masse

Dans les années 50, l’ a basculé vers la production industrielle. Les chaînes de montage exigeaient des matériaux standardisés, économiques et reproductibles. Le plastique et les revêtements synthétiques sont entrés en scène.

Ces nouveaux matériaux présentaient des avantages indéniables : coût de production réduit de 60%, résistance aux variations thermiques, facilité de moulage pour intégrer boutons et commandes. La démocratisation automobile passait par cette standardisation.

Le coup de grâce des années 90

L’arrivée de l’airbag conducteur a définitivement enterré le volant en bois massif. Cette révolutionnaire exigeait une précision d’horlogerie : déclenchement en 30 millisecondes, déploiement à 300 km/h. Le bois, trop rigide et imprévisible, ne pouvait supporter une telle violence mécanique.

Les ingénieurs ont dû repenser entièrement la conception des volants. Exit les matériaux naturels, place aux structures métalliques renforcées, aux mousses absorbantes et aux revêtements déformables.

Les derniers romantiques

Quelques constructeurs ont tenté de préserver cette tradition. Alfa Romeo, fidèle à son tempérament latin, a proposé des volants « bois » sur ses 156 et GTV. Mais il s’agissait déjà d’un placage fin sur structure moderne, une solution de compromis entre nostalgie et .

Aujourd’hui, seules les ultra-luxueuses comme ou Bentley osent encore le bois véritable. Leurs volants utilisent des placages de quelques millimètres sur des âmes en aluminium ou composites. Le prix ? Comptez 3 000 à 5 000 euros d’option (contre 50 euros pour un volant standard).

Et demain, le retour du naturel ?

L’avenir du volant prend des directions surprenantes. a bouleversé les codes avec son Yoke en 2021, ce demi-volant inspiré de la Formule 1. D’autres constructeurs explorent le pilotage électronique : plus de liaison mécanique, juste des capteurs et des moteurs.

Toyota expérimente le « steer-by-wire » sur ses prototypes. BMW et Renault imaginent des interfaces tactiles flottantes. Ces pourraient théoriquement permettre le retour de matériaux naturels (pourquoi pas le bois ?), puisque les contraintes mécaniques disparaissent.

Mais restons réalistes : cette évolution concerne d’abord les véhicules autonomes. Pour nous, conducteurs classiques, le volant traditionnel a encore de beaux jours devant lui.

Une nostalgie tenace

Le volant en bois authentique reste un symbole puissant de l’artisanat automobile. Sur le marché de la restauration, un volant Nardi ou Momo d’époque peut atteindre 800 à 1 500 euros. Les collectionneurs recherchent ces pièces qui incarnent une époque où l’automobile était encore un art.

Alors, reverrons-nous un jour ces volants chaleureux dans nos du quotidien ? Probablement pas sous leur forme originale. Mais qui sait si les matériaux bio-sourcés de demain ne nous réservent pas quelques surprises ? En attendant, le volant en bois demeure un beau souvenir de l’âge héroïque de l’automobile.

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