La candidature de Cadillac pour intégrer la Formule 1 a été officiellement acceptée par la FIA et la F1. Dans quelques mois, le constructeur américain deviendra la onzième écurie présente sur la grille de départ, marquant ainsi le retour d’un grand nom de l’automobile américaine au plus haut niveau du sport automobile mondial.
Un retour américain attendu depuis une décennie dans l’élite du sport automobile
La Fédération Internationale de l’Automobile et la Formule 1 ont annoncé conjointement l’acceptation de la candidature de Cadillac pour entrer dans la catégorie reine à partir de 2026. Aucune nouvelle écurie n’avait rejoint le championnat depuis l’arrivée de Haas il y a une dizaine d’années, et les précédentes tentatives n’avaient pas été couronnées de succès.
Après plusieurs années de tentatives infructueuses de la part d’Andretti Autosport, l’équipe de Michael Andretti (ancien pilote de F1 et fils du champion Mario Andretti), le championnat a finalement donné son feu vert à la structure imaginée par Andretti qui portera désormais le nom de Cadillac, marque prestigieuse appartenant au géant de l’automobile General Motors.
Un parcours semé d’embûches pour convaincre les instances dirigeantes
Le processus n’a pas été simple, puisqu’il a été marqué par le refus initial de la F1 (mais pas de la FIA) au début de 2024 face à la proposition d’Andretti, considérant alors que le projet n’apportait pas suffisamment de garanties ni de valeur ajoutée au championnat. Ce projet s’est par la suite intégré au sein de TWG Motorsport, un holding qui regroupe les structures d’Andretti Global, Spire Motorsports et Wayne Taylor Racing.
Depuis ce refus il y a presque deux ans, la future équipe Cadillac n’a cessé de travailler pour prouver son sérieux aux dirigeants de la F1. L’équipe a notamment recruté des personnalités reconnues dans l’univers de la F1, comme Graeme Lowdon, qui a dirigé Marussia F1 et Manor, et qui occupera le poste de directeur sportif. L’écurie a également fait appel à Pat Symonds, ancien de Renault et de la F1, désormais nouveau consultant exécutif en ingénierie.
Une structure déjà bien établie et prête à relever le défi
À ces recrutements stratégiques s’ajoute l’embauche de près de 300 personnes réparties dans les départements d’aérodynamique, de châssis, de développement de composants, de logiciels et de simulation de la dynamique du véhicule. Le travail de développement pour intégrer la grille de 2026 est déjà bien avancé, avec des études en soufflerie, la production de composants et des tests de performances.
L’équipe prévoit de faire son entrée sur la grille en 2026 avec une unité de puissance Ferrari, avant d’envisager à terme de développer son propre moteur, une étape qui pourrait prendre du temps pour être réalisée avec les garanties nécessaires. Actuellement, la structure dispose de bases opérationnelles à Indianapolis (États-Unis), Charlotte (États-Unis), Michigan (États-Unis) et Silverstone (Angleterre).
Des réactions enthousiastes des dirigeants du sport automobile
« Comme nous l’avions déclaré en novembre (lors de l’annonce d’un accord de principe), l’engagement de General Motors d’amener une équipe Cadillac en Formule 1 est une démonstration importante et positive de l’évolution de notre sport », a déclaré Stefano Domenicali, Président et PDG de la F1.
De son côté, Mohammed Ben Sulayem a ajouté qu’il s’agit d’un « moment transformateur. L’expansion du championnat de F1 à une onzième équipe en 2026 est une étape majeure. GM/Cadillac apporte une énergie nouvelle, s’alignant avec les nouvelles règles pour 2026 et marquant le début d’une ère passionnante pour ce sport. »
« La présence de l’équipe Cadillac de Formule 1 dans le paddock inspirera les futurs compétiteurs et passionnés. Son arrivée renforce notre mission de porter le sport automobile au plus haut niveau », a-t-il ajouté.
Un précédent encourageant avec Haas, dernière écurie à avoir intégré la F1
L’équipe Haas était, jusqu’à présent, la dernière à avoir rejoint la Formule 1 avec une structure entièrement nouvelle. Ses liens avec Dallara et Ferrari l’ont amenée sur la grille en 2016, et d’une manière plus compétitive que prévu, puisque l’écurie a réussi à marquer des points dès sa première course, le Grand Prix d’Australie de cette année-là, avec une sixième place de Romain Grosjean. Lors de la deuxième épreuve, ils ont terminé cinquièmes.
Malgré quelques hauts et bas, Haas s’est maintenue régulièrement dans le milieu de grille année après année. Une situation bien différente de celle qu’ont connue les trois écuries qui ont fait leur entrée dans la catégorie en 2010 : HRT, Manor et Lotus.
Aucune d’entre elles n’a réussi à atteindre la compétitivité nécessaire ni à disposer des ressources suffisantes pour se maintenir en F1. En 2015, la dernière encore en activité, Marussia-Manor, a disparu. Cette écurie avait été la seule des trois à marquer des points, grâce à une superbe performance de Jules Bianchi, qui avait terminé neuvième au Grand Prix de Monaco 2014.
Un contexte favorable pour l’arrivée d’une nouvelle écurie américaine
Alors que la F1 connaît actuellement une période faste et jouit d’une popularité mondiale exceptionnelle, notamment aux États-Unis avec le succès des Grands Prix de Miami, Austin et Las Vegas, les équipes existantes s’étaient montrées réticentes à l’arrivée de nouveaux concurrents. Cadillac a néanmoins démontré son engagement en franchissant des étapes décisives.
L’arrivée de Cadillac en F1 s’inscrit parfaitement dans la stratégie d’expansion de la discipline sur le sol américain, orchestrée par Liberty Media, propriétaire de la F1 depuis 2017. Cette nouvelle écurie permettra d’ancrer davantage la F1 aux États-Unis et de capitaliser sur l’engouement croissant du public américain, notamment suite au succès de la série documentaire « Drive to Survive » sur Netflix.
Les défis techniques et sportifs qui attendent Cadillac
« Durant ce long et minutieux processus de candidature, nous n’avons jamais perdu notre rythme de planification ni notre foi en notre mission. Nous avons hâte de commencer à concourir et d’offrir aux fans une nouvelle équipe à soutenir », a déclaré Graeme Lowdon, directeur sportif de Cadillac F1.
L’arrivée de Cadillac en F1 coïncide avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation technique en 2026, qui verra notamment l’introduction d’unités de puissance plus durables, avec une part accrue d’énergie électrique et l’utilisation de carburants 100% durables. Ce changement réglementaire majeur pourrait permettre à la nouvelle écurie de partir sur un pied d’égalité relatif avec ses concurrents établis.
General Motors et Cadillac devront néanmoins relever d’importants défis techniques et logistiques pour être compétitifs dès leurs débuts. L’histoire récente de la F1 montre qu’il est difficile pour les nouvelles équipes de s’imposer face aux géants du sport, qui disposent d’infrastructures, de connaissances et de ressources développées sur des décennies.
La question des pilotes et les noms qui circulent
Si l’on commence déjà à évoquer de possibles pilotes pour Cadillac en 2026, aucun baquet n’est encore confirmé. Des noms comme Sergio Pérez, Daniel Ricciardo ou l’Espagnol Álex Palou, qui a déjà défendu les couleurs de Cadillac aux 24 Heures du Mans, pourraient figurer sur cette liste.
L’arrivée de Cadillac s’inscrit dans le riche héritage sportif de la marque, qui s’est illustrée ces dernières années en IMSA et en WEC avec ses prototypes V-Series.R. Cette incursion en F1 marque un nouveau chapitre pour ce constructeur de luxe fondé en 1902, dont les prestigieuses berlines et SUV symbolisent l’excellence automobile américaine. C’est aussi un pari stratégique pour General Motors, qui cherche à renforcer sa présence à l’international et à rajeunir l’image de Cadillac auprès d’une nouvelle génération de passionnés d’automobile.
La saison 2026 de Formule 1 s’annonce donc comme un tournant majeur pour la discipline, avec l’arrivée d’une onzième écurie qui pourrait bouleverser la hiérarchie établie et apporter un souffle nouveau à la compétition.
Ce que vous devez retenir
- Après plusieurs années de tentatives infructueuses de la part d’Andretti Autosport, l’équipe de Michael Andretti (ancien pilote de F1 et fils du champion Mario Andretti), le championnat a finalement donné son feu vert à la structure imaginée par Andretti qui portera désormais le nom de Cadillac, marque prestigieuse appartenant au géant de l’automobile General Motors.
- Le processus n’a pas été simple, puisqu’il a été marqué par le refus initial de la F1 (mais pas de la FIA) au début de 2024 face à la proposition d’Andretti, considérant alors que le projet n’apportait pas suffisamment de garanties ni de valeur ajoutée au championnat.
- « Comme nous l’avions déclaré en novembre (lors de l’annonce d’un accord de principe), l’engagement de General Motors d’amener une équipe Cadillac en Formule 1 est une démonstration importante et positive de l’évolution de notre sport », a déclaré Stefano Domenicali, Président et PDG de la F1.