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Le secret bien gardé de Mazda : son ambitieux projet de moteur W12 dans les années 80

Ce que vous devez retenir

  • Contrairement à Volkswagen, qui a largement exploité la configuration W12 dans ses modèles comme la Phaeton ou certaines Bentley, le W12 de Mazda n’a jamais dépassé le stade du prototype.
  • Contrairement aux V12 traditionnels composés de deux bancs de six cylindres, le W12 de Mazda adoptait une configuration à trois bancs de quatre cylindres.
  • L’Amati 1000, initialement prévue comme porte-étendard de la marque de luxe, a finalement été commercialisée sous le nom de (ou Mazda Millenia sur certains marchés).

Bien avant que Volkswagen ne popularise le W12, Mazda avait déjà exploré cette configuration exotique. Ce projet audacieux, né à la fin des années 80, visait à propulser la marque japonaise dans le segment du luxe. Retour sur cette page méconnue de l’ qui illustre l’esprit d’innovation de Mazda.

Mazda : l’innovation comme ADN

Mazda s’est toujours démarqué par son approche non-conformiste dans l’. La marque d’Hiroshima est notamment connue pour avoir développé et commercialisé le moteur rotatif, une technologie unique qui a fait sa renommée. Mais l’histoire du constructeur japonais recèle d’autres projets audacieux, dont le mystérieux .

Contrairement à Volkswagen, qui a largement exploité la configuration W12 dans ses modèles haut de gamme comme la Phaeton ou certaines Bentley, le W12 de Mazda n’a jamais dépassé le stade du prototype. Ce projet s’inscrivait dans une plus large visant à créer une division de luxe, à l’instar de ce qu’avaient fait d’autres constructeurs japonais comme Toyota avec ou Honda avec Acura.

Amati : l’ambitieuse marque de luxe avortée de Mazda

À la fin des années 80 et au début des années 90, l’industrie automobile japonaise connaît un essor sans précédent. C’est l’époque où les marques nippones commencent à s’implanter sérieusement en Europe et où naissent des modèles sportifs devenus depuis .

Dans ce contexte, Mazda envisage de créer sa propre marque de luxe, baptisée Amati. Le projet prévoit initialement trois modèles : une compacte et deux berlines. L’une de ces berlines, l’Amati 1000, devait être équipée d’un moteur V12 pour rivaliser avec la Lexus LS430, qui avait conquis le marché du luxe en 1989.

Ce V12 n’était pas une création ex nihilo, mais plutôt l’assemblage de deux V6 de la série K de Mazda, des moteurs robustes capables de délivrer des performances élevées. Les premiers prototypes auraient eu une cylindrée de 4,6 litres, potentiellement extensible à 5,0 litres.

Le W12 de Mazda : une prouesse technique avant-gardiste

Parallèlement au développement du V12, les ingénieurs de Mazda travaillaient sur une configuration encore plus exotique : un moteur W12. Ce bloc fut présenté au Salon de l’Automobile de Tokyo en 1989, surprenant l’industrie par son architecture innovante.

Contrairement aux V12 traditionnels composés de deux bancs de six cylindres, le W12 de Mazda adoptait une configuration à trois bancs de quatre cylindres. Avec une cylindrée de 3981 cm³, ce moteur faisait la part belle aux matériaux légers :

– Bloc moteur en aluminium
– Culasses en magnésium
– Carter d’huile également en magnésium

Officiellement, la puissance annoncée était de 280 chevaux, conformément au « gentleman’s agreement » en vigueur dans l’industrie automobile japonaise jusqu’à la fin des années 90. Cependant, des rumeurs persistantes laissent entendre que la puissance réelle était bien supérieure.

Une démonstration de savoir-faire plus qu’un projet concret

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Mazda n’a jamais eu l’intention de produire en série ce moteur W12. Selon des sources proches du dossier, ce développement visait avant tout à démontrer l’expertise technique de la marque et à attirer l’attention des passionnés d’automobile.

Le projet Amati était extrêmement ambitieux pour un constructeur de la taille de Mazda à l’époque. Malgré l’enthousiasme initial – près de 70 concessionnaires aux États-Unis étaient prêts à distribuer la marque – les coûts de développement s’avérèrent prohibitifs.

De plus, le timing fut particulièrement malheureux. Le développement du W12 coïncida avec l’effondrement de l’économie japonaise au début des années 90. En 1992, Mazda se vit contraint d’abandonner officiellement le projet Amati, après y avoir investi environ 300 millions d’euros.

L’héritage du projet Amati

Bien que le projet Amati n’ait jamais vu le jour, il n’a pas été totalement vain. L’Amati 1000, initialement prévue comme porte-étendard de la marque de luxe, a finalement été commercialisée sous le nom de Mazda Xedos 9 (ou Mazda Millenia sur certains marchés).

Cette berline, bien que dépourvue du moteur W12, a tout de même bénéficié des avancées technologiques développées pour le projet Amati. Elle était notamment équipée d’un innovant 2.3 litres à compression variable, baptisé Miller Cycle, une autre démonstration du savoir-faire technique de Mazda.

Le projet du moteur W12 de Mazda reste un fascinant « et si » de l’histoire automobile. Il témoigne de l’esprit d’innovation qui a toujours animé la marque d’Hiroshima, même si les contraintes économiques ont parfois bridé ses ambitions les plus folles.

Aujourd’hui, alors que l’industrie automobile est à l’aube d’une nouvelle révolution avec l’électrification massive, on ne peut s’empêcher de se demander quelles innovations surprenantes Mazda nous réserve pour l’avenir. Une chose est sûre : la marque n’a pas perdu son goût pour l’audace technique.

 

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