La Chine s’est imposée comme la puissance mondiale dans la fabrication et la vente de véhicules électriques. Mais cette ascension fulgurante cache peut-être une face plus sombre. Des images récentes montrent d’immenses terrains où reposent des milliers de voitures électriques chinoises abandonnées.
Ces vastes étendues, situées dans l’un des districts de Hangzhou (capitale de la province du Zhejiang à l’est de la Chine), ressemblent à des cimetières automobiles à ciel ouvert. Parmi les modèles identifiés figurent notamment des Geely Kandi K10 EV, Neta V et BYD e3.
Un spectacle étrange aux multiples questions
L’atmosphère qui se dégage de ces lieux est presque irréelle. La peinture blanche des voitures est ternie par d’épaisses couches de poussière, tandis que les pneus disparaissent progressivement sous l’herbe qui gagne du terrain. Le plus surprenant reste l’intérieur des véhicules : ils semblent neufs, avec leurs sièges encore protégés par des housses en plastique et leurs écrans toujours brillants.
Fait intrigant : tous ces véhicules possèdent des plaques d’immatriculation. Cette observation alimente diverses théories sur l’origine de ce phénomène. Certaines sources avancent que des fabricants chinois de véhicules électriques immatriculent ces voitures et prétendent les avoir vendues pour gonfler leurs chiffres et obtenir des subventions gouvernementales. (Difficile de ne pas se demander comment de telles pratiques peuvent perdurer sans contrôle…)
L’ampleur du phénomène
Sur l’une des vidéos partagées en ligne, on peut lire une légende traduite qui mentionne : « Stock BYD submergé, 600 voitures en attente de traitement. » Un autre document révèle la taille de la parcelle où repose ce surplus d’inventaire à Hangzhou : plus de 15 000 mètres carrés classés comme « propriété commerciale ».
Comment en est-on arrivé là ? Ces véhicules abandonnés représentent des millions d’euros laissés à l’abandon et exposés aux éléments. Vous imaginez l’impact environnemental et économique d’un tel gaspillage ?
Un phénomène qui n’est pas nouveau
Cette situation fait écho à un événement similaire survenu en 2018 à Shanghai. À l’époque, c’était le marché du vélo partagé qui avait connu une surproduction massive. L’offre avait largement dépassé la demande, résultant en d’impressionnants monticules de vélos colorés inutilisés.
Les voitures abandonnées pourraient avoir subi un sort analogue. D’après certaines informations, une partie de ces véhicules appartiendrait à Microcity, un service d’autopartage qui a fait faillite. Cette entreprise possédait des milliers de modèles Kandi 11, comme l’a documenté le journal étatique chinois People’s Daily.
Durant cette même période, plusieurs entreprises de location de voitures ont mis la clé sous la porte en Chine, ce qui pourrait expliquer l’existence de ces « cimetières automobiles ».
Quel avenir pour ces véhicules ?
Il est important de noter que certaines des images aériennes datent de plus de deux ans, tandis que des rapports locaux mentionnant ces voitures abandonnées remontent à 2019. L’état actuel de ce cimetière de véhicules électriques reste flou. A-t-on pris des mesures pour donner une seconde vie à ces automobiles ? Sont-elles toujours là, se détériorant lentement sous les intempéries ?
Le contraste est saisissant entre l’image d’une Chine à la pointe de la mobilité électrique et ces terrains jonchés de véhicules neufs laissés à l’abandon. Cette découverte soulève des questions sur la durabilité du marché des véhicules électriques en Chine et les pratiques commerciales qui y sont associées.
Au moment où l’Europe et la France en particulier intensifient leurs efforts pour électrifier leur parc automobile, avec des modèles comme la Renault Zoé ou la Peugeot e-208 vendus entre 30 000 et 40 000 euros, ces images de milliers de voitures électriques abandonnées interrogent sur notre rapport à la consommation et à la production de masse. (On se demande si nos voitures électriques européennes connaîtront un jour un sort similaire…)
Cette situation illustre parfaitement les défis du développement durable dans l’industrie automobile mondiale : comment concilier innovation technologique, croissance économique et respect de l’environnement ? Les voitures électriques représentent-elles vraiment l’avenir si leur cycle de vie n’est pas géré de manière responsable ?