Le mois de avril 2025 marque un tournant décisif dans l’univers de la voiture électrique. Les cartes sont redistribuées, et les constructeurs tricolores s’imposent comme les nouveaux leaders. Une révolution tranquille qui change la donne.
La domination française : sept modèles dans le top 10
L’information est pour le moins surprenante : sept véhicules français occupent désormais les premières places du classement électrique. La petite Renault 5 domine avec 2 267 ventes, suivie du Renault Scenic (1 463 exemplaires) et de la Citroën C3 (1 056 unités). Cette suprématie hexagonale s’explique par des modèles bien pensés, abordables et adaptés aux besoins quotidiens des automobilistes.
Les Peugeot 208 et 3008 complètent ce tableau triomphant, démontrant que les constructeurs locaux ont su répondre aux attentes du marché. Seule la Volkswagen ID.3 parvient à se faufiler dans ce podium français, tandis que BMW maintient une présence discrète avec son iX1.
La chute vertigineuse de Tesla
Le changement le plus spectaculaire concerne Tesla. Qui l’eût cru ? Aucun modèle de la marque californienne ne figure désormais dans le top 10. Le Model Y, pourtant deuxième en mars, a chuté à la 11ᵉ place, malgré l’arrivée de sa version restylée.
Les chiffres sont brutaux : –60 % en avril par rapport à l’année précédente, et –44 % depuis janvier. Les 7 556 immatriculations de 2025 témoignent d’un désamour manifeste. Le tarif reste l’un des obstacles majeurs : un Model Y à 45 000 € face à une C3 électrique sous les 30 000 € bonus déduit, le choix devient évident pour de nombreux acheteurs.
Un prix qui fait la différence
Cette reconfiguration du marché s’explique d’abord par les prix. Les constructeurs français ont compris que pour séduire en masse, il fallait proposer des véhicules électriques accessibles. La Renault 5, par exemple, offre un rapport qualité-prix attractif qui parle aux automobilistes. (J’ai moi-même été séduit par sa ligne néo-rétro et ses équipements modernes)
Le segment compact domine ce nouveau classement. Pourquoi ? Parce qu’il répond aux besoins réels des Français : des voitures maniables en ville, avec une autonomie suffisante pour les trajets quotidiens, et surtout un prix qui ne grève pas le budget familial.
L’effet Musk en Europe
On ne peut pas ignorer le facteur humain dans cette évolution. L’image d’Elon Musk en Europe se dégrade visiblement. Ses prises de position politiques, notamment son soutien affiché à Donald Trump, créent un malaise palpable chez les acheteurs européens. Un constructeur, c’est aussi une philosophie, et celle-ci ne colle plus à l’Europe actuelle.
Le marché global en mutation
Curieusement, cette redistribution des cartes ne s’accompagne pas d’une croissance explosive des ventes électriques. La progression reste modeste à +2,78 % en avril, et les quatre premiers mois de l’année affichent même une baisse de 4,40 %. Les hybrides simples, en revanche, explosent : +47,42 % en avril, confirmant qu’une partie des automobilistes cherche encore un compromis entre essence et électrique.
L’aube d’une nouvelle ère
Ce bouleversement marque peut-être le début d’une électrique à la française. Des voitures conçues pour notre mode de vie, nos villes, nos besoins. Avec des constructeurs qui comprennent qu’une bonne voiture électrique n’est pas forcément la plus chère ou la plus technologique, mais celle qui rend service au quotidien.
L’avenir dira si cette tendance se confirme. Mais une chose est sûre : l’électrique ne sera plus jamais synonyme de Tesla en France. Une page se tourne, une autre s’écrit, avec des acteurs qui nous sont familiers depuis des générations.