Ce que vous devez retenir
- un trajet en train à grande vitesse au Japon qui a changé l’histoire de l’automobile de luxe.
- Le premier pas vers la concrétisation de cette vision a été marqué par la présentation du prototype EB118, un coupé deux portes équipé d’un moteur à 18 cylindres, dessiné par le grand Giorgetto Giugiaro.
- L’année suivante, le public a pu découvrir la EB 218 au Salon de Genève, puis la EB 18/3 Chiron à Francfort, et enfin la EB 18/4 Veyron au Salon de Tokyo.
L’univers automobile regorge d’histoires fascinantes qui marquent l’histoire de la passion sur quatre roues. Parmi ces récits captivants, celui de la naissance du célèbre moteur W16 équipant la Bugatti Veyron mérite une attention toute spéciale. Cette anecdote étonnante nous ramène à un moment précis : un trajet en train à grande vitesse au Japon qui a changé l’histoire de l’automobile de luxe.
Une idée née dans un Shinkansen japonais
En 1997, lors d’un voyage entre Tokyo et Nagoya à bord d’un Shinkansen (train à grande vitesse japonais), Ferdinand Karl Piëch, petit-fils du légendaire Ferdinand Porsche, était assis aux côtés de Heinz Neumann, alors responsable du développement des moteurs chez Volkswagen. Durant ce trajet, ces deux passionnés d’ingénierie automobile ont échangé diverses idées qui allaient finalement redéfinir les limites de la puissance automobile.
C’est là que Piëch a eu une illumination qu’il a immédiatement croquée au dos d’une simple enveloppe : le schéma d’un moteur à 18 cylindres, structuré comme un ensemble de trois moteurs 6 cylindres en ligne. Ce dessin improvisé allait devenir la base du futur moteur W16 qui propulserait la Bugatti Veyron.
De l’acquisition d’une marque mythique à la réalisation d’un rêve
À cette époque, rien ne prédestinait le groupe Volkswagen à développer un tel véhicule. La donne a complètement changé avec l’acquisition de la marque française Bugatti par le constructeur allemand. Cette opération a ouvert un nouveau chapitre dans l’histoire de l’automobile de prestige.
Le premier pas vers la concrétisation de cette vision a été marqué par la présentation du prototype EB118, un coupé deux portes équipé d’un moteur à 18 cylindres, dessiné par le grand Giorgetto Giugiaro. Cette création a fait sensation au Salon Automobile de Paris en septembre 1998. L’année suivante, le public a pu découvrir la EB 218 au Salon de Genève, puis la EB 18/3 Chiron à Francfort, et enfin la EB 18/4 Veyron au Salon de Tokyo.
Du concept à la réalité : une prouesse technique unique
Le moment était venu de transformer la vision de Piëch en réalité. Bien que le moteur final ait deux cylindres de moins que le concept initial (16 au lieu de 18), les performances visées ont été maintenues : une puissance phénoménale de 1001 chevaux et une vitesse maximale dépassant les 400 km/h.
La Bugatti Veyron 16.4 a finalement atteint une vitesse maximale de 407 km/h, avec une accélération de 0 à 100 km/h en seulement 2,5 secondes. À son lancement, elle était tout simplement la voiture de série la plus rapide du monde. (Un record qui a fait trembler tous les amateurs de vitesse, vous imaginez ?).
L’hommage à un visionnaire
Pour célébrer le 88ème anniversaire de la naissance de l’ingénieur autrichien, Bugatti a rendu public ce fameux croquis réalisé sur une enveloppe. Un bel hommage à celui qui a su transformer un simple dessin en l’une des voitures les plus extraordinaires jamais créées.
Cette histoire nous rappelle que les plus grandes révolutions technologiques naissent souvent des idées les plus spontanées. La Veyron n’est pas seulement une automobile d’exception, elle représente l’audace visionnaire d’un homme qui a osé repousser les limites du possible dans l’industrie automobile.
Avec ses lignes sculpturales, sa motorisation démesurée et ses performances hors normes, la Bugatti Veyron reste aujourd’hui une référence absolue dans le monde des hypersportives. Elle incarne à la fois l’excellence de l’ingénierie automobile et le fruit d’une passion sans limite pour l’innovation.
Ce récit fascinant de la genèse du moteur W16 nous montre à quel point les grandes avancées technologiques peuvent parfois naître dans les circonstances les plus banales – comme un trajet en train. Mais quand l’esprit qui les conçoit appartient à un visionnaire comme Ferdinand Piëch, même une simple enveloppe peut devenir le support d’une révolution automobile.