La Cybercab, ce véhicule présenté comme 100% autonome par Tesla, devait marquer une révolution dans le monde automobile. Promesse phare de la marque : un taxi robotisé fonctionnant sans pédales et sans conducteur. Mais une révélation récente vient ternir cette promesse d’autonomie totale – des humains seront bien impliqués dans la conduite du véhicule, contrairement aux annonces initiales.
C’est lors d’une réunion avec les investisseurs concernant les résultats trimestriels que Ashok Elluswamy, vice-président de Tesla responsable du pilote automatique et des logiciels d’intelligence artificielle, a fait cette admission surprenante. Le Robotaxi nécessitera parfois l’intervention d’opérateurs humains, notamment dans des situations où « le véhicule se retrouve bloqué ».
Une assistance humaine « exceptionnelle » selon Tesla
Elluswamy a tenté de minimiser l’importance de ces interventions humaines en précisant : « Nous sommes simplement prudents et privilégions la sécurité. Même si le véhicule se retrouve occasionnellement dans une impasse, nous disposons d’un support à distance. » Cette déclaration laisse entendre que ces opérateurs ne seraient pas indispensables au fonctionnement habituel des Robotaxis.
Durant cette même conversation, le patron de Tesla est intervenu pour insister sur la rareté de ces situations nécessitant une assistance humaine. Selon lui, ces interventions se produiraient « environ tous les 16 000 kilomètres parcourus » – une fréquence qu’il qualifie de « très rare ».
Une promesse d’autonomie totale remise en question
Si la présence d’opérateurs humains pour gérer certaines situations complexes paraît logique (pensez aux obstacles imprévus ou aux situations ambiguës sur la route), ces révélations contredisent frontalement les promesses formulées lors de la présentation officielle du véhicule.
À cette occasion, le constructeur automobile avait affirmé que le Robotaxi était entièrement autonome, laissant entendre que la technologie développée permettait au véhicule de fonctionner seul dans n’importe quelle situation. « Des millions de Tesla opéreront de façon totalement autonome dans la seconde moitié de l’année prochaine », avait même prédit le dirigeant de l’entreprise.
Les défis de l’autonomie réelle
Cette nuance apportée aux capacités autonomes du Robotaxi doit être mise en perspective avec les difficultés rencontrées par Tesla dans le déploiement de ses systèmes d’aide à la conduite. La firme a dû faire face à plusieurs accidents – certains mortels – impliquant son Autopilot. Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi l’entreprise redouble de prudence avec sa flotte de taxis autonomes.
Le Cybercab fonctionne sans volant ni pédales, ce qui représente un défi technique majeur. Cette configuration radicale explique sans doute la nécessité d’un filet de sécurité humain, au moins dans certaines situations délicates. (Et entre nous, vu les embouteillages parisiens, on imagine mal comment même l’IA la plus sophistiquée pourrait s’en sortir sans un petit coup de pouce humain parfois!)
Un modèle économique repensé?
L’intervention d’opérateurs humains à distance pose la question du modèle économique des Robotaxis. L’un des arguments de vente majeurs de cette technologie était justement l’élimination du coût lié aux chauffeurs. Si des équipes d’opérateurs doivent rester prêtes à intervenir, même occasionnellement, cela impacte les projections financières du projet.
Ces opérateurs, employés par Tesla, devront surveiller plusieurs véhicules simultanément et intervenir en cas de nécessité. Un système qui rappelle les centres de contrôle des métros automatiques, où des humains supervisent le bon fonctionnement des rames sans conducteur.
Vous vous demandez peut-être comment cela affectera le tarif final pour les usagers? La question reste entière, mais Tesla maintient que la robotisation permettra des prix très compétitifs malgré ce support humain en arrière-plan.
Une évolution progressive vers l’autonomie totale?
Cette approche mixte, alliant autonomie avancée et supervision humaine, pourrait constituer une étape transitoire vers l’autonomie totale. Les données collectées lors des interventions humaines serviront probablement à enrichir les algorithmes d’apprentissage du système pour résoudre progressivement les situations problématiques.
La conduite autonome de niveau 5 – celle qui permet une autonomie totale sans aucune intervention humaine dans tous les environnements – reste le Graal des constructeurs automobiles. Tesla, malgré ses promesses ambitieuses, semble reconnaître implicitement que cette étape n’est pas encore totalement franchie.
Face à cette réalité, les Robotaxis de Tesla se positionneront donc comme des véhicules à très haute autonomie, mais avec un filet de sécurité humain – une nuance importante par rapport aux annonces initiales qui évoquaient une rupture technologique complète avec le modèle du chauffeur.