Ce que vous devez retenir
- Quand on pense à James Bond, impossible de ne pas imaginer une rutilante Aston Martin filant sur les routes.
- des lignes modernes, une réputation de voiture de gentleman, et surtout la possibilité d’intégrer facilement les fameux gadgets de Q.
- La Bentley Blower de 1931 reste aujourd’hui l’une des voitures de collection les plus recherchées au monde, mais elle n’aura jamais la notoriété des Aston Martin bondienne.
Quand on pense à James Bond, impossible de ne pas imaginer une rutilante Aston Martin filant sur les routes. Pourtant, cette association iconique cache une vérité que peu de fans connaissent : dans les romans originaux d’Ian Fleming, l’agent 007 ne conduisait pas du tout cette marque britannique devenue légendaire.
L’héritage littéraire avant la révolution cinématographique
Remontons aux sources. En 1953, Ian Fleming publie « Casino Royale », le tout premier roman mettant en scène James Bond. À cette époque, le créateur du personnage imagine son espion britannique au volant d’une machine bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui.
Il faudra attendre près d’une décennie pour que le piètre 007 fasse ses premiers pas sur grand écran. En 1962, « Dr. No » marque le début d’une saga cinématographique qui révolutionnera l’industrie du divertissement. Mais même dans ce premier film, Sean Connery ne conduit pas encore d’Aston Martin.
Cette association ne naîtra qu’en 1964 avec « Goldfinger », lorsque l’acteur écossais prend place derrière le volant d’une magnifique Aston Martin DB5. Cette voiture deviendra alors l’une des stars du film, avec ses gadgets sophistiqués et son allure racée.
La véritable monture de Bond : une légende sur quatre roues
Dans le roman « Casino Royale », Fleming décrit minutieusement la voiture de son héros : une Bentley 4 ½ « Blower » de 1931. Cette machine d’exception, Bond l’avait acquise en 1933 dans un état quasi parfait (une aubaine pour l’époque !).
L’auteur britannique ne cache pas sa passion pour cette automobile. Il écrit même que conduire cette Bentley Blower constituait « le seul hobby personnel » de son personnage. Imaginez un peu : James Bond, entre deux missions dangereuses, prenant soin de sa précieuse compagne mécanique.
Cette Bentley compressée était une véritable bête de course. Equipée d’un compresseur Roots qui lui donnait son surnom de « Blower », elle développait une puissance remarquable pour l’époque. Sa carrosserie élégante et ses performances exceptionnelles en faisaient l’une des voitures les plus désirables des années 1930.
Pourquoi cette substitution au cinéma ?
La raison de ce changement radical tient en un mot : l’époque. Dans les années 1960, les producteurs ont estimé que la Bentley Blower paraîtrait trop volumineuse et désuète pour le public moderne. Ils cherchaient une image plus contemporaine, plus élégante pour leur espion.
L’Aston Martin DB5 offrait exactement ce qu’ils recherchaient : des lignes modernes, une réputation de voiture de gentleman, et surtout la possibilité d’intégrer facilement les fameux gadgets de Q. La collaboration entre Aston Martin et les studios allait créer l’une des partnerships les plus durables du cinéma.
Au fil des décennies, d’autres modèles Aston Martin ont rejoint la famille Bond : la V8 Volante, la Vanquish, la DBS, la DB10 et plus récemment la futuriste Valhalla. Chacune a marqué son époque et renforcé cette alliance mythique.
Un héritage automobile unique
Cette histoire révèle une vérité fascinante : parfois, l’adaptation cinématographique peut complètement transformer l’identité d’un personnage. La Bentley Blower de 1931 reste aujourd’hui l’une des voitures de collection les plus recherchées au monde, mais elle n’aura jamais la notoriété des Aston Martin bondienne.
Fleming avait pourtant fait un choix judicieux. La Bentley Blower représentait parfaitement l’esprit britannique de l’entre-deux-guerres : puissante, raffinée, et légèrement excentrique. Elle correspondait parfaitement au caractère de son héros littéraire.
Aujourd’hui, les collectionneurs s’arrachent ces Bentley Blower originales. Les quelques exemplaires encore en circulation peuvent atteindre des prix astronomiques lors des ventes aux enchères. Leur rareté et leur histoire en font des objets de convoitise absolue.
Au final, cette anecdote automobile nous rappelle que derrière chaque mythe se cache souvent une réalité plus complexe. James Bond aura beau rester associé à jamais aux Aston Martin, sa première voiture littéraire demeure cette fabuleuse Bentley que nous n’avons jamais vue à l’écran.