La transition vers les véhicules électriques suit un calendrier moins précipité que prévu. Initialement prévue pour 2030, l’interdiction de vente des véhicules neufs équipés de moteurs thermiques (essence et diesel) est désormais reportée à 2035, alignant ainsi la France sur la position adoptée par l’ensemble de l’Union européenne.
Ce report reflète une vision plus pragmatique face aux défis de l’électrification du parc automobile, tout en maintenant l’ambition de transformer radicalement notre mobilité dans les prochaines décennies.
Un objectif ambitieux : 50% de véhicules électriques dans les nouvelles immatriculations d’ici 2030
Selon le nouveau Plan National pour l’Énergie et le Climat, l’objectif est qu’à l’horizon 2030, la moitié des nouvelles immatriculations soient des véhicules électriques. Une cible audacieuse quand on considère qu’actuellement, ces véhicules ne représentent qu’une fraction du marché automobile français.
Cette transition progressive prévoit également, pour la première fois, un objectif spécifique pour les véhicules utilitaires légers, avec 40% des nouvelles immatriculations devant être électriques d’ici la fin de la décennie.
En chiffres concrets, le parc de véhicules électriques devrait passer d’environ 30 000 unités aujourd’hui à plus de 460 000 en 2030. Une multiplication par quinze qui nécessitera un déploiement massif d’infrastructures de recharge sur tout le territoire.
Un plan en plusieurs phases pour transformer la mobilité
Le plan de transition énergétique se déploie sur plusieurs périodes :
Pour 2025-2030, l’accent est mis sur l’électrification des transports routiers et le développement des infrastructures de recharge. (Avez-vous déjà remarqué la multiplication des bornes de recharge dans vos déplacements quotidiens?)
Entre 2030 et 2040, nous assisterons à une accélération marquée de l’électromobilité dans les transports routiers.
La période 2040-2050 verra le développement rapide de la production d’hydrogène vert, son utilisation dans les transports routiers lourds, ainsi que l’essor des carburants synthétiques, avec pour finalité l’atteinte de la neutralité climatique en 2050.
Le défi du rajeunissement du parc automobile français
Un des obstacles majeurs à la transition énergétique dans le secteur des transports est l’âge moyen des véhicules en circulation. En France, les voitures ont en moyenne 17 ans, et les camions 23 ans, bien au-dessus de la moyenne européenne qui est respectivement de 12 et 14 ans.
Cette vétusté du parc automobile français représente un frein à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les véhicules plus anciens étant moins économes en carburant et plus polluants. Le renouvellement du parc avec des modèles électriques constitue donc un levier clé pour atteindre les objectifs climatiques.
Les transports, deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre
Le secteur des transports constitue la deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre en France. La stratégie nationale vise à réduire ces émissions de 58% d’ici 2030, et de 80% d’ici 2040, pour parvenir à la neutralité carbone en 2050.
Pour y parvenir, le plan prévoit non seulement l’électrification des véhicules personnels et utilitaires légers, mais trace également la voie pour la décarbonation des transports routiers lourds, du transport maritime et de l’aviation.
L’électrification des transports en commun est également en cours, avec l’introduction progressive de bus électriques dans les flottes urbaines. (Je vois de plus en plus de ces bus silencieux circuler dans ma ville, pas vous?)
Une évolution rapide en quelques années
Il y a seulement cinq ans, on comptait à peine 500 voitures électriques et moins de 50 bornes de recharge en France. Ce qui paraissait alors relever de la science-fiction est devenu une réalité tangible.
Cette progression fulgurante illustre la rapidité avec laquelle la transition énergétique peut s’opérer lorsque les conditions sont réunies : incitations fiscales, développement des infrastructures, et évolution de l’offre des constructeurs automobiles.
Le report de l’interdiction des moteurs thermiques de 2030 à 2035 ne remet pas en cause l’objectif final, mais reconnaît la nécessité d’une transition plus progressive, tenant compte des réalités économiques et sociales.
Vers un avenir multi-énergies
Si l’électrification représente l’horizon principal pour les véhicules légers, l’avenir des transports lourds semble s’orienter vers une diversification des solutions énergétiques, avec l’hydrogène et les carburants synthétiques jouant un rôle prépondérant.
Cette approche multi-énergies permettra d’adapter les solutions aux besoins spécifiques de chaque segment de la mobilité, tout en atteignant l’objectif commun de neutralité carbone.
La route vers la décarbonation complète de nos transports est encore longue, mais le cap est fixé et les premières étapes franchies laissent entrevoir la faisabilité du projet, malgré son ampleur.