Ce que vous devez retenir
- Le constructeur américain a développé une batterie lithium-manganèse qui pourrait bien changer la donne sur le marché des véhicules électriques.
- Ce dernier représente environ 65% de la composition, contre 35% pour le nickel et seulement 2% pour le cobalt.
- L’augmentation de 30% de la densité énergétique pourrait permettre à ces mastodontes électriques de rivaliser enfin avec leurs équivalents thermiques en termes d’autonomie, tout en gardant un prix accessible.
General Motors vient de franchir une étape décisive dans la course à l’électrification. Le constructeur américain a développé une batterie lithium-manganèse qui pourrait bien changer la donne sur le marché des véhicules électriques. L’objectif ? Proposer des voitures électriques au même prix que leurs équivalentes thermiques.
Le coût des batteries, véritable frein à l’adoption massive
Vous l’avez sûrement remarqué en regardant les prix des voitures électriques chez votre concessionnaire. L’écart tarifaire reste souvent dissuasif par rapport aux modèles essence ou diesel. Cette différence s’explique en grande partie par le coût de production des batteries, qui représente environ 30 à 40% du prix total d’une voiture électrique.
La nouvelle technologie LMR (lithium-manganèse) développée par GM pourrait bien résoudre cette équation. Cette batterie offre 30% de densité énergétique supplémentaire par rapport aux batteries actuelles, sans augmenter les coûts de fabrication. Un vrai défi technique que les ingénieurs semblent avoir relevé.
Le manganèse, un matériau plus accessible que le cobalt
La clé de cette innovation réside dans la composition chimique de la batterie. Alors que la plupart des batteries actuelles utilisent massivement du nickel et du cobalt (des matériaux rares et coûteux), la technologie LMR mise sur le manganèse. Ce dernier représente environ 65% de la composition, contre 35% pour le nickel et seulement 2% pour le cobalt.
Cette approche présente un double avantage : le manganèse se trouve plus facilement dans la nature et coûte moins cher à extraire. (Un peu comme remplacer le caviar par des œufs de lump dans une recette, l’effet reste là mais le portefeuille souffre moins.)
Cette nouvelle chimie permet aussi d’utiliser des cellules de plus grande taille, ce qui simplifie la production et réduit encore les coûts.
Une autonomie renforcée pour les gros véhicules
GM prévoit d’intégrer ces batteries en priorité dans ses SUV et pick-ups des marques Chevrolet, GMC et Cadillac. Un choix logique quand on sait que ces véhicules gourmands en énergie ont besoin de batteries plus performantes pour offrir une autonomie convenable.
L’augmentation de 30% de la densité énergétique pourrait permettre à ces mastodontes électriques de rivaliser enfin avec leurs équivalents thermiques en termes d’autonomie, tout en gardant un prix accessible.
Un calendrier ambitieux pour 2028
La production de ces batteries se fera via Ultium Cells, la coentreprise créée entre General Motors et LG Energy Solutions. Les premiers tests sont programmés pour 2027, avec un démarrage de la production de masse prévu en 2028.
Cette timeline peut paraître lointaine, mais elle correspond aux cycles de développement automobile. D’ici là, la concurrence ne restera pas les bras croisés, et d’autres constructeurs pourraient bien présenter leurs propres innovations.
L’homme derrière cette stratégie n’est autre que Kurt Kelty, ancien responsable des batteries chez Tesla. Son expérience dans le domaine pourrait bien faire la différence pour GM, qui cherche à rattraper son retard sur l’électrification.
Un impact sur l’ensemble du marché
Si cette technologie LMR tient ses promesses et s’avère plus économique que les batteries LFP actuellement dominantes sur le marché, elle pourrait redistribuer les cartes. Les constructeurs européens et asiatiques devront alors adapter leurs stratégies pour rester compétitifs.
Pour les consommateurs français, cette innovation pourrait signifier l’arrivée de voitures électriques enfin accessibles au plus grand nombre. Imaginez pouvoir choisir entre une Peugeot 308 essence et sa version électrique au même prix, avec une autonomie similaire !
Reste à voir si GM saura industrialiser cette technologie à grande échelle et tenir ses promesses tarifaires. Le secteur automobile nous a habitués aux annonces ambitieuses qui peinent parfois à se concrétiser. Mais cette fois, les enjeux économiques et environnementaux sont tels que l’innovation pourrait bien être au rendez-vous.
Cette nouvelle batterie représente un pas significatif vers une démocratisation réelle de la mobilité électrique. Elle arrive au bon moment, alors que de nombreux pays préparent l’interdiction des moteurs thermiques dans les années à venir.