Une décision surprenante vient d’être prise en Norvège, pays pionnier de la mobilité électrique en Europe. Les propriétaires de véhicules électriques devront désormais payer une taxe annuelle plus élevée que celle appliquée aux voitures thermiques traditionnelles. Cette mesure marque un virage inattendu dans la politique de soutien aux véhicules zéro émission.
Un changement radical dans la taxation automobile
La taxe annuelle de circulation, prélevée via l’assurance obligatoire en Norvège, connaît une évolution significative. Jusqu’en mars 2023, tous les automobilistes payaient une taxe identique de 3 067 couronnes norvégiennes (environ 276 euros) par an, à l’exception des diesels sans filtre à particules qui étaient taxés à 289 euros.
La donne a radicalement changé. Les propriétaires de voitures électriques doivent maintenant s’acquitter d’une taxe de 276 euros, tandis que les conducteurs de véhicules essence et diesel ne paient que 241 euros. Une différence qui va encore s’accentuer à partir du 1er mars 2024.
Une augmentation programmée pour 2024
À compter du 1er mars prochain, la taxe pour les véhicules électriques grimpera à 284 euros par an. Cette hausse représentera une majoration de 40% par rapport aux véhicules thermiques classiques. (Un écart qui fait grincer des dents dans le pays qui compte la plus forte proportion de voitures électriques au monde.)
Les raisons d’un revirement inattendu
Les motivations derrière cette décision restent floues. Le gouvernement norvégien avance l’argument d’une légère augmentation des taxes sur l’essence et le diesel, justifiant ainsi une compensation pour les propriétaires de véhicules thermiques via une réduction de leur taxe de circulation.
Cette nouvelle orientation soulève des questions sur l’avenir des politiques incitatives en faveur de la mobilité électrique. La Norvège, qui visait 100% de ventes de voitures neuves électriques d’ici 2025, semble revoir sa stratégie.
Impact sur le marché automobile européen
Cette décision pourrait avoir des répercussions sur d’autres marchés européens. Les constructeurs automobiles, qui ont massivement investi dans l’électrification de leurs gammes, observent attentivement cette évolution. (Un constructeur m’a confié récemment que cette nouvelle avait provoqué une certaine nervosité dans les bureaux d’études.)
Le système de collecte norvégien, intégré à l’assurance obligatoire, permet un prélèvement efficace de cette taxe. Les compagnies d’assurance jouent le rôle d’intermédiaire en reversant les montants collectés au trésor public.
Un signal pour l’industrie automobile
Cette mesure intervient dans un contexte où plusieurs pays européens commencent à réduire leurs subventions aux véhicules électriques. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont déjà revu à la baisse certaines de leurs aides à l’achat.
Les analystes du secteur automobile s’interrogent : assistons-nous à un rééquilibrage nécessaire du marché ou à un frein potentiel au développement de la mobilité électrique ? La réponse viendra probablement des chiffres de vente des prochains mois en Norvège.
Ce que vous devez retenir
- Les propriétaires de voitures électriques doivent maintenant s’acquitter d’une taxe de 276 euros, tandis que les conducteurs de véhicules essence et diesel ne paient que 241 euros.
- Le gouvernement norvégien avance l’argument d’une légère augmentation des taxes sur l’essence et le diesel, justifiant ainsi une compensation pour les propriétaires de véhicules thermiques via une réduction de leur taxe de circulation.
- assistons-nous à un rééquilibrage nécessaire du marché ou à un frein potentiel au développement de la mobilité électrique .