Imaginez une batterie de voiture électrique plus légère, moins chère et plus respectueuse de l’environnement. Non, vous ne rêvez pas. C’est la promesse d’une startup allemande, Theion, qui mise tout sur un élément chimique bien connu mais encore peu exploité dans l’automobile : le soufre.
Des batteries au soufre plus performantes
Theion annonce être sur le point de boucler un tour de table de 15 millions d’euros pour développer sa technologie de batteries à cristaux de soufre. L’objectif ? Atteindre une densité énergétique de 1 000 Wh/kg, soit près de trois fois plus que les meilleures batteries actuelles au nickel-manganèse-cobalt (NMC), comme celles des Tesla.
Concrètement, cela signifie des batteries plus légères à autonomie égale, ou une autonomie accrue pour un même poids. De quoi rassurer ceux qui hésitent encore à passer à l’électrique par peur de tomber en panne. (Après tout, qui n’a jamais eu un coup de stress en voyant le témoin d’essence clignoter sur l’autoroute ?)
Un procédé plus écolo et moins cher
Mais la promesse de Theion ne s’arrête pas là. Ses batteries se passeraient de nickel et de cobalt, deux métaux dont l’extraction pose des problèmes environnementaux et éthiques. À la place, le soufre, 16ème élément le plus abondant sur Terre et bien moins coûteux.
Résultat, selon la startup : une empreinte carbone et un coût réduits d’un tiers par rapport aux batteries classiques. De quoi rendre la voiture électrique plus abordable et plus verte, les deux principaux freins à son adoption massive.
Le défi de la durée de vie
Theion ne cache pas que le plus gros challenge sera la longévité de ses batteries soufre. Pour être commercialement viables, elles devront tenir au moins 1 000 cycles de charge/décharge. Un objectif que la startup espère atteindre par étapes, en commençant par des cellules de 500 Wh/kg tenant 500 cycles.
La route est encore longue (si vous me passez l’expression), mais Theion n’est pas seule sur le coup. Stellantis, le groupe automobile né de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, a déjà noué des partenariats avec deux autres startups travaillant sur la technologie lithium-soufre.
Alors, le soufre sera-t-il le prochain carburant de la révolution électrique ? Réponse peut-être avant la fin de la décennie. D’ici là, on continue de croiser les doigts pour que ces promesses se concrétisent. Parce que rouler plus loin, pour moins cher et en polluant moins, c’est quand même le rêve, non ?