Ce que vous devez retenir
- Wu a confirmé lors d’une interview sur la plateforme Weibo que l’entreprise a recruté des experts et ingénieurs européens ayant une solide expérience dans le développement de supercars et dans les tests sur le circuit du Nürburgring.
- Cette dernière option permettrait à GWM d’offrir des performances impressionnantes tout en maîtrisant les émissions de CO2 – un critère devenu essentiel sur le marché européen où les normes sont de plus en plus strictes.
- La concurrence s’intensifie d’ailleurs sur ce segment en Chine, avec des modèles comme l’Aion Hyper SSR de GAC ou l’U9 de BYD qui ont déjà fait leur entrée dans la catégorie des supercars électriques.
Le constructeur chinois Great Wall Motor (GWM), jusqu’ici spécialisé dans les SUV et pick-up, travaille depuis cinq ans sur un projet ambitieux : la création d’une supercar destinée à rivaliser directement avec les plus grands noms européens. Et pas n’importe lesquels – la marque vise ni plus ni moins que Ferrari.
Alors que la transition vers l’électrique bat son plein, GWM se lance dans l’univers des voitures de prestige avec une audace rare pour un fabricant sans expérience dans ce segment ultra-exigeant du marché. (Un pari risqué, mais qui reflète bien l’ambition grandissante des constructeurs chinois sur la scène mondiale.)
Une rivale directe de la Ferrari SF90
D’après les déclarations du directeur technique de GWM, Wu Huixiao, cette nouvelle supercar sera « meilleure que la Ferrari SF90 » – un objectif pour le moins ambitieux. Pour rappel, la SF90 est une supercar hybride développant près de 1000 chevaux, capable d’atteindre les 100 km/h en 2,5 secondes.
Cette volonté de viser le haut du panier s’est manifestée de façon assez claire quand le président de GWM, Jack Wei, a été aperçu au volant d’une Ferrari SF90. Un message qui ne laisse guère de place au doute : l’entreprise ne cherche pas simplement à imiter les meilleurs, mais à les surpasser.
L’expertise européenne au service de l’ambition chinoise
Pour mener à bien ce projet d’envergure, GWM n’a pas lésiné sur les moyens. Wu a confirmé lors d’une interview sur la plateforme Weibo que l’entreprise a recruté des experts et ingénieurs européens ayant une solide expérience dans le développement de supercars et dans les tests sur le circuit du Nürburgring.
Cette stratégie vise à garantir que la nouvelle supercar répondra aux normes européennes les plus strictes en matière de performances et de qualité. Un détail qui montre que GWM ne sous-estime pas le défi qui l’attend face aux marques historiques.
Des défis techniques majeurs
Malgré ses grandes ambitions, GWM fait face à plusieurs obstacles techniques. La production d’un châssis en fibre de carbone s’est avérée plus complexe que prévu, et les questions de coûts restent un facteur limitant important.
Ces difficultés expliquent pourquoi, malgré cinq années de développement, la supercar n’a toujours pas été officiellement présentée. La route vers l’excellence est parsemée d’embûches, même pour les constructeurs les plus déterminés.
Quelle motorisation pour rivaliser avec Ferrari?
Sur le plan mécanique, les options restent ouvertes. Le V8 suralimenté de 4,0 litres récemment dévoilé par GWM semble peu probable pour équiper cette supercar – son gabarit imposant le rendrait difficile à intégrer dans un châssis de supercar.
L’hypothèse la plus crédible serait l’adoption d’un système hybride rechargeable, soit basé sur un moteur V6 biturbo plus compact, soit inspiré du système PHEV de 851 chevaux du Tank 500 Hi4-Z, qui combine un moteur thermique de 2,0 litres avec deux moteurs électriques.
Cette dernière option permettrait à GWM d’offrir des performances impressionnantes tout en maîtrisant les émissions de CO2 – un critère devenu essentiel sur le marché européen où les normes sont de plus en plus strictes.
Un marché en pleine mutation
Même si cette future supercar chinoise s’avérait plus rapide ou technologiquement plus avancée que la Ferrari SF90, elle devra faire face à un défi de taille : gagner en légitimité dans un univers où l’histoire et l’héritage comptent autant que les performances pures.
Pour le marché européen, cela représente un obstacle significatif. Mais en Chine, où les constructeurs locaux gagnent rapidement du terrain avec des modèles électriques innovants et plus accessibles, cette nouvelle venue pourrait trouver son public.
La concurrence s’intensifie d’ailleurs sur ce segment en Chine, avec des modèles comme l’Aion Hyper SSR de GAC ou l’U9 de BYD qui ont déjà fait leur entrée dans la catégorie des supercars électriques.
Un changement de paradigme?
Cette supercar de GWM s’inscrit dans une tendance plus large : l’arrivée des constructeurs chinois sur des segments autrefois dominés par les marques européennes. Après avoir conquis le marché des véhicules électriques abordables, ils s’attaquent maintenant au sommet de la pyramide.
Au-delà des performances, le prix sera un facteur déterminant. Si GWM parvient à proposer sa supercar à un tarif significativement inférieur à celui d’une Ferrari (qui dépasse allègrement les 450 000 euros), la proposition pourrait séduire une nouvelle génération d’acheteurs moins attachés aux marques traditionnelles.
Alors, verrons-nous bientôt des supercars chinoises défier les reines italiennes sur les routes françaises? L’histoire est en marche, et elle s’écrit à une vitesse que même Ferrari n’avait sans doute pas anticipée.