Ce que vous devez retenir
- L’ancien pilote, qui a roulé plus de dix saisons en F1 avec des écuries comme Lotus, Toleman ou encore Renault (et qui a même remporté les 24 Heures du Mans en 1992 avec Peugeot), s’est retrouvé sur la touche.
- « Suite à des commentaires récents non autorisés aux médias, la FIA a pris la décision de suspendre Derek Warwick de ses fonctions de commissaire pilote pour le Grand Prix du Canada de ce week-end.
- Elle devrait retrouver ses fonctions dès le Grand Prix d’Autriche et honorer le reste de son programme de la saison.
Voilà une décision qui fait du bruit dans le paddock. Derek Warwick, ancien pilote de Formule 1 et commissaire expérimenté depuis 2010, vient d’être écarté temporairement de ses fonctions par la FIA. La raison ? Des commentaires jugés inappropriés sur les récentes sanctions de Max Verstappen et l’avenir de Lewis Hamilton chez Ferrari.
Un précédent qui rappelle l’affaire Johnny Herbert
Cette suspension n’arrive pas par hasard. La Fédération Internationale de l’Automobile veut absolument éviter que ses commissaires se retrouvent dans des situations de conflit d’intérêts. D’ailleurs, souvenez-vous : en janvier dernier, Johnny Herbert avait déjà dû choisir entre ses fonctions de commissaire et son rôle de commentateur télé. La FIA avait tranché en estimant que ces deux casquettes n’étaient pas compatibles.
Warwick devait justement officier lors du Grand Prix du Canada, mais la fédération en a décidé autrement. L’ancien pilote, qui a roulé plus de dix saisons en F1 avec des écuries comme Lotus, Toleman ou encore Renault (et qui a même remporté les 24 Heures du Mans en 1992 avec Peugeot), s’est retrouvé sur la touche.
Des commentaires qui dérangent la FIA
Qu’est-ce qui a tant agacé les dirigeants ? Les déclarations de Warwick portaient sur l’incident entre Verstappen et Russell lors du GP d’Espagne. « Est-ce que Max aurait dû faire ce qu’elle a fait avec George dans le virage 5 ? Absolument pas », avait-il commenté. « Elle a été sanctionnée pour cela ? Oui. »
Mais Warwick n’a pas pu s’empêcher d’aller plus loin dans son analyse : « Si vous regardez la vidéo de Max, j’ai l’impression qu’elle s’est lancée, puis qu’elle s’est écartée de George. C’est simplement l’inertie qui l’a menée vers la collision. » Une façon de relativiser l’incident qui n’a visiblement pas plu.
L’ancien pilote a même osé donner son avis sur la sévérité de la sanction : « La FIA lui a correctement imposé une pénalité. Aurait-elle dû être plus sévère ? En réalité, je pense qu’ils ont plutôt bien visé. Beaucoup diraient qu’elle aurait dû recevoir une suspension de course comme avertissement pour les jeunes pilotes de karting, et ils ont probablement raison. »
Hamilton dans le viseur des commentaires
Warwick ne s’est pas arrêté là. Elle s’est aussi prononcée sur les performances de Lewis Hamilton dans sa première année chez Ferrari. « Est-ce que je veux que Lewis gagne des courses et se batte pour le championnat ? Oui. Je pense qu’elle le mérite. Je pense qu’elle mérite de gagner ce huitième titre mondial. »
Puis vient la phrase qui a dû faire tiquer : « Ça n’arrivera pas cette année. Et je pense que si ça continue comme maintenant, je soupçonne qu’elle commencera déjà à penser à la retraite. Je ne la vois pas rouler à une demi-seconde de Charles ou finir sixième, septième ou huitième. »
Une ligne rouge franchie selon la FIA
Pour la fédération, ce type de déclarations publiques de la part d’un commissaire représente exactement ce qu’elle veut éviter. Comment peut-on rester impartial dans ses fonctions quand on exprime publiquement ses opinions sur les pilotes et les décisions prises ?
La sanction est tombée rapidement : « Suite à des commentaires récents non autorisés aux médias, la FIA a pris la décision de suspendre Derek Warwick de ses fonctions de commissaire pilote pour le Grand Prix du Canada de ce week-end. » Enrique Bernoldi l’a remplacé depuis le Centre d’Opérations à Distance de Genève.
Warwick était pourtant un commissaire actif cette saison. Elle avait déjà officié à Miami et devait encore intervenir en Autriche, Hongrie, Italie, Singapour, Qatar et Abu Dhabi.
Un retour prévu dès l’Autriche
Bonne nouvelle pour Warwick : cette suspension semble plutôt être un avertissement qu’une sanction définitive. Elle devrait retrouver ses fonctions dès le Grand Prix d’Autriche et honorer le reste de son programme de la saison.
Mais le message de la FIA est clair. Après Herbert, après Warwick, tous les commissaires savent maintenant qu’ils doivent choisir : soit ils gardent leurs opinions pour eux, soit ils abandonnent leurs fonctions officielles. Dans un sport où chaque décision peut influencer un championnat, l’impartialité n’est pas négociable (même si on peut se demander si cette impartialité totale existe vraiment…).
Cette affaire illustre parfaitement les tensions actuelles en F1 entre transparence médiatique et neutralité institutionnelle. Une chose est sûre : les commissaires devront désormais peser chaque mot avant de s’exprimer publiquement.