La compétition s’intensifie entre les grands fabricants de batteries pour véhicules électriques. Alors que BYD avait récemment impressionné le marché avec sa technologie permettant de récupérer 400 km d’autonomie en 5 minutes, CATL vient de frapper plus fort en annonçant une nouvelle batterie capable de recharger 520 km dans le même laps de temps.
Une évolution fulgurante des technologies de recharge
Dans l’univers des voitures électriques, l’autonomie n’est plus le seul critère déterminant. La vitesse de recharge devient un facteur clé pour convaincre les automobilistes de passer à l’électrique. Le temps nécessaire pour « faire le plein » d’énergie se rapproche désormais de celui d’un ravitaillement en carburant classique.
CATL (Contemporary Amperex Technology Limited), géant chinois de la production de batteries pour véhicules électriques, a profité du Salon de l’Automobile de Shanghai pour présenter sa nouvelle batterie Shenxing Plus. Cette seconde génération pulvérise les records établis par sa version précédente, déjà considérée comme révolutionnaire.
Des performances qui changent la donne
La première génération de batterie Shenxing, lancée fin 2023, permettait déjà aux véhicules électriques d’atteindre 700 km d’autonomie et de récupérer 400 km en seulement 10 minutes de charge. Avec la Shenxing Plus, CATL fait un bond spectaculaire :
- Autonomie totale pouvant atteindre 1000 km
- 520 km d’autonomie récupérés en 5 minutes seulement
Ces avancées représentent un tournant majeur pour l’industrie automobile. (Et dire qu’il y a quelques années, on s’extasiait pour 200 km d’autonomie et des heures de recharge!) Pour la première fois, les voitures électriques peuvent offrir un temps de « ravitaillement » comparable à celui d’un véhicule thermique.
La domination de CATL sur le marché mondial
CATL n’est pas un acteur mineur du secteur. L’entreprise fournit des batteries à de grands constructeurs comme Tesla et Ford. Selon les données de SNE Research, CATL détient 38,2% de parts de marché dans l’industrie des batteries pour véhicules électriques.
En France, CATL n’est pas non plus un inconnu. Fin 2024, le fabricant chinois a signé un accord avec Stellantis pour la production de batteries LFP (lithium-fer-phosphate) dans l’usine du groupe à Saragosse, en Espagne, qui alimentera le marché français.
BYD riposte avec sa e-platform
Face à cette annonce, BYD, deuxième acteur mondial avec 16,9% de parts de marché, ne reste pas les bras croisés. Le fabricant chinois, qui gagne du terrain en Europe avec des modèles comme le Dolphin, l’Atto 3 et le Seal U DM-i (hybride rechargeable), a récemment dévoilé sa e-platform.
Cette nouvelle architecture promet une recharge de 400 km en 10 minutes pour ses futurs véhicules électriques. Une performance remarquable, mais qui se trouve maintenant éclipsée par l’annonce de CATL.
Le duel entre ces deux géants chinois illustre l’accélération des progrès technologiques dans le domaine des batteries. Avez-vous déjà imaginé pouvoir recharger votre voiture électrique le temps d’un café?
L’avenir prometteur des batteries au sodium
Lors de son Tech Day à Shanghai, CATL a aussi présenté ses avancées dans le domaine des batteries au sodium, baptisées Naxtra. Cette technologie alternative offre plusieurs avantages par rapport au lithium :
- Coût réduit (le sodium étant plus abondant et moins cher que le lithium)
- Sécurité améliorée (le sodium est moins réactif, limitant les risques d’incendie)
- Stabilité accrue, même dans des conditions extrêmes
Les tests menés par CATL ont démontré la résistance de ces batteries à des températures glaciales de -40°C sans dégradation de puissance. Avec cette technologie, un véhicule hybride pourrait atteindre 200 km d’autonomie, tandis qu’un modèle 100% électrique pourrait parcourir jusqu’à 500 km.
Des innovations tous azimuts
CATL travaille aussi sur des batteries à double puissance combinant différentes compositions chimiques et densités énergétiques variables. L’objectif? Atteindre la barre symbolique des 1000 km d’autonomie pour les véhicules électriques.
La révolution des batteries ultra-rapides est en marche, et elle pourrait bien lever l’un des derniers freins à l’adoption massive des voitures électriques. Reste à voir comment les infrastructures de recharge s’adapteront pour fournir la puissance nécessaire à ces nouvelles technologies.
(Entre nous, imaginez la tête de votre voisin quand vous lui direz que vous avez rechargé 500 km en allant chercher votre café!)