Cette déclaration d’un mécanicien spécialisé dans un centre de désossage fait déjà parler dans le milieu. Pour lui, le SUV chinois MG ZS possède une chaîne de distribution « deux fois plus épaisse que celle de n’importe quelle voiture européenne ». Une affirmation qui nous amène à nous interroger sur la qualité réelle de ces véhicules qui s’imposent de plus en plus sur le marché français.
L’invasion chinoise est en marche sur le marché automobile français
Au début de cette décennie, la présence des constructeurs chinois était presque anecdotique. Aujourd’hui, on compte une vingtaine de marques chinoises disponibles en Europe, et le phénomène s’accélère. MG, cette marque britannique historique rachetée par le géant chinois SAIC, illustre parfaitement cette tendance.
Même si MG conserve son logo mythique et son nom historique « Morris Garage », la réalité est tout autre : ses véhicules sont désormais assemblés en Chine avant d’être expédiés sur nos routes. Et force est de constater que la stratégie fonctionne.
Le phénomène MG ZS en France : un succès basé sur un prix imbattable
Vendu à partir de 14 390 euros (remises incluses), le MG ZS est devenu en 2024 le cinquième véhicule le plus vendu en Espagne avec 20 386 immatriculations. Comment expliquer un tel succès ?
La recette est simple : un SUV compact avec un équipement de série très complet à un prix défiant toute concurrence. En début d’année 2025, les ventes continuent leur ascension fulgurante avec 4 722 unités écoulées en seulement deux mois, plaçant le modèle en deuxième position des ventes, juste derrière le Dacia Sandero.
Un équilibre qualité-prix qui intrigue
Mais à ce prix, peut-on réellement avoir de la qualité ? Deux experts d’un centre de désossage se sont penchés sur la question en disséquant un MG ZS de 2024. Leur verdict est nuancé, voire surprenant.
À l’intérieur du MG ZS : quand les apparences peuvent être trompeuses
Les mécaniciens qui ont examiné ce véhicule neuf pointent plusieurs défauts dans l’habitacle : « Le volant se tord sous la pression », explique l’un d’eux. Les matériaux utilisés ? Du plastique qui simule le cuir sans en avoir la qualité. La console centrale ? Un « plastiquillon » qui imite maladroitement la fibre de carbone.
L’un des experts compare même la sellerie à « un tissu années 1920 » qui lui rappelle « la jupe de sa grand-mère ». Une remarque qui en dit long sur les finitions intérieures du modèle.
Le coffre, en revanche, tire son épingle du jeu avec ses 448 litres de volume, assez spacieux pour être mis en avant par les experts : « suffisamment grand pour y faire rentrer un homme avec une mallette », précisent-ils.
La chaîne de distribution : l’argument choc des défenseurs du MG ZS
C’est sur le plan mécanique que le MG ZS 1.5 VTI (106 chevaux) surprend le plus. Les mécaniciens notent que MG a utilisé « des composants de première qualité » sur l’ensemble du moteur. La marque a même réussi à obtenir la norme Euro 6 avec une mécanique relativement simple.
Mais le point le plus remarquable ? La chaîne de distribution, deux fois plus épaisse que celles utilisées par les constructeurs européens. Les experts expliquent : « Comme ils ont vu que chez BMW et Stellantis les chaînes cassent souvent… ils se sont dit ‘pas chez nous, on va la faire deux fois plus large’. »
Cette déclaration, qui peut surprendre, soulève des questions sur la fiabilité comparée des moteurs européens et chinois. Est-ce une stratégie défensive ou une innovation bienvenue ?
L’ombre au tableau : un service après-vente perfectible
Les mêmes experts pointent du doigt un problème récurrent : « Quand vous avez besoin d’une pièce détachée pour votre MG… on parle d’attendre plus de six mois. » Ils ajoutent que les ateliers se remplissent de véhicules MG en panne, en attente de pièces de rechange.
Un point noir qui pourrait tempérer l’enthousiasme des acheteurs potentiels, surtout si ces délais persistent.
La gamme MG s’étend en France
Au-delà du ZS, MG propose maintenant un catalogue plus large : les hybrides MG3 Hybrid+ et ZS Hybrid+, l’hybride rechargeable MG HS PHEV, et plusieurs modèles 100% électriques dont le MG4, MG5, Marvel R et ZS EV. Sans oublier son premier modèle sportif, le MG Cyberster.
La marque chinoise semble donc bien décidée à s’installer durablement sur le marché français, misant sur une stratégie prix agressive et quelques innovations techniques (comme cette fameuse chaîne renforcée) pour convaincre les automobilistes français, traditionnellement attachés à la fiabilité de leurs véhicules.