Le monde de la Formule 1 est en ébullition depuis l’annonce du transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari. Un séisme dans le paddock qui soulève autant d’espoirs que de questions. Bernie Ecclestone, figure emblématique de la F1, vient de livrer une analyse cinglante sur ce qui pourrait devenir, selon lui, l’une des plus grandes désillusions de l’histoire du sport automobile.
Les coulisses d’une négociation secrète
L’histoire ressemble à un roman d’espionnage. En plein mois de janvier 2024, alors que personne ne s’y attendait, la nouvelle a fait l’effet d’une déflagration : Lewis Hamilton rejoindra Ferrari en 2025. Une opération menée dans le plus grand secret par John Elkann, le président de Ferrari, et Frederic Vasseur, directeur de la Scuderia. Le contrat, estimé à 45 millions d’euros par saison, fait d’Hamilton le pilote le mieux payé de la grille.
Bernie Ecclestone, connu pour son franc-parler et ses positions tranchées, n’a pas attendu longtemps pour réagir. « Hamilton fait une erreur », assène l’ancien patron de la F1. « Il quitte une équipe Mercedes structurée autour de lui pour plonger dans l’inconnu chez Ferrari ». Une déclaration qui fait écho aux nombreux échecs passés de la Scuderia avec des champions confirmés.
La fin d’une époque chez Mercedes
Le départ d’Hamilton marque la fin d’une collaboration historique avec Mercedes. Depuis 2013, le Britannique a remporté six de ses sept titres mondiaux avec l’écurie allemande. Toto Wolff, directeur de Mercedes F1, a reconnu avoir été surpris par la décision de son pilote : « Lewis m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle. Je respecte son choix, même si je pense que nous avions encore de belles pages à écrire ensemble. »
La relation entre Hamilton et Mercedes s’était pourtant quelque peu détériorée depuis l’introduction de la nouvelle réglementation en 2022. La W13 et la W14 n’ont jamais été à la hauteur des attentes, laissant Hamilton sans victoire depuis le Grand Prix d’Arabie Saoudite 2021.
Le défi de l’intégration dans la culture Ferrari
L’histoire de Ferrari regorge d’exemples de champions qui se sont cassé les dents à Maranello. Fernando Alonso et Sebastian Vettel, tous deux doubles champions du monde à leur arrivée, n’ont jamais réussi à ramener le titre tant convoité. La pression des médias italiens, l’exigence des tifosi, et la complexité de la structure interne ont souvent eu raison des meilleures volontés.
La barrière de la langue représente un obstacle supplémentaire. Charles Leclerc, parfaitement intégré, communique en italien avec ses ingénieurs. Hamilton devra composer avec des briefings en anglais, créant potentiellement un décalage dans la transmission des informations techniques.
La dynamique Leclerc-Hamilton : un cocktail explosif ?
Le duo Hamilton-Leclerc s’annonce fascinant sur le papier. D’un côté, un septuple champion du monde de 40 ans, de l’autre, un surdoué de 27 ans considéré comme l’avenir de Ferrari. La gestion de cette relation sera déterminante pour le succès du projet.
Nico Rosberg, ancien coéquipier d’Hamilton chez Mercedes, a récemment partagé son analyse : « Lewis est un animal politique. Il sait créer un environnement favorable autour de lui. Mais chez Ferrari, il trouvera une équipe déjà acquise à Leclerc. Ce sera différent de ce qu’il a connu jusqu’ici. »
La question de la motivation à 40 ans
Bernie Ecclestone pointe du doigt un aspect psychologique souvent négligé : la motivation d’un champion multi-titré. « Quand vous avez gagné sept fois le championnat, que vous reste-t-il à prouver ? L’argent ? Hamilton n’en manque pas. La gloire ? Il l’a déjà. Le défi technique ? Ferrari galère depuis des années à produire une voiture compétitive. »
Cette analyse fait écho aux dernières saisons d’autres légendes. Michael Schumacher chez Mercedes (2010-2012) ou Kimi Räikkönen chez Alfa Romeo (2019-2021) n’ont jamais retrouvé leur niveau d’antan.
Un pari à hauts risques pour la Scuderia
Piero Ferrari défend ardemment ce choix stratégique. Le fils du fondateur voit en Hamilton le chaînon manquant pour ramener le titre à Maranello. Pourtant, les chiffres sont têtus : Ferrari n’a plus gagné le championnat pilotes depuis 2007 avec Räikkönen.
La pression sera immense dès les premiers essais. Les médias italiens, réputés impitoyables, scruteront chaque chrono, chaque déclaration. La moindre contre-performance sera analysée, disséquée, critiquée. Hamilton devra gérer cette pression supplémentaire tout en s’adaptant à une nouvelle équipe, une nouvelle voiture, une nouvelle culture.
La saison 2025 s’annonce comme un moment charnière dans l’histoire de la F1. Soit Hamilton réussit son pari et ajoute une ligne légendaire à son palmarès, soit il rejoint la longue liste des champions qui se sont brûlé les ailes sous le soleil italien. Les premiers tours de roue nous donneront peut-être un indice, mais une chose est sûre : le spectacle promet d’être grandiose.
Ce que vous devez retenir
- Le monde de la Formule 1 est en ébullition depuis l’annonce du transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari.
- Une opération menée dans le plus grand secret par John Elkann, le président de Ferrari, et Frederic Vasseur, directeur de la Scuderia.
- D’un côté, un septuple champion du monde de 40 ans, de l’autre, un surdoué de 27 ans considéré comme l’avenir de Ferrari.