Le quatrième rendez-vous du championnat mondial 2025 de la plus prestigieuse des compétitions de sport automobile a connu un rebondissement inattendu après l’extinction des feux. Une histoire qui rappelle que la F1 se joue parfois dans les stands et les salles de contrôle technique autant que sur la piste.
Une irrégularité technique découverte après course
À l’issue des 57 tours de cette première course nocturne de la saison, les commissaires techniques ont fait une découverte qui allait changer le classement final. Le monospace de Nico Hulkenberg a été soumis au contrôle technique habituel réalisé par la FIA après chaque épreuve, comme le veut la procédure.
C’est Jo Bauer, délégué technique de la FIA, qui a repéré l’anomalie sur la Kick Sauber du pilote allemand. Un détail qui semblerait anodin pour le grand public, mais qui représente une infraction claire aux règlements minutieux de la discipline.
La planche de fond au cœur du problème
L’élément incriminé? La planche de fond, cette pièce en bois située sous la voiture qui sert à limiter la hauteur minimale des monoplaces. Selon l’article 3.5.9e des règlements techniques de la F1, cette planche doit maintenir une épaisseur minimale de 9 millimètres.
Les mesures effectuées sur la C45 de Hulkenberg ont révélé des valeurs bien en-dessous du seuil réglementaire : 8,4 mm sur le côté gauche, 8,5 mm au centre et 8,4 mm sur la droite. Une usure excessive qui a immédiatement entraîné la disqualification du pilote allemand.
(Petite parenthèse technique : cette planche de fond en bois, qui peut sembler anachronique sur ces bolides ultra-sophistiqués, reste un moyen simple et efficace pour les commissaires de vérifier si une voiture a roulé trop bas, ce qui lui donnerait un avantage aérodynamique illégal.)
Un scénario déjà vu cette saison
Les fans attentifs remarqueront que cette situation n’est pas sans rappeler un épisode similaire lors du Grand Prix de Chine plus tôt cette saison. Lewis Hamilton et sa Ferrari SF-25 avaient connu exactement la même mésaventure, pour les mêmes raisons techniques.
Ces similitudes soulèvent des questions sur les défis que rencontrent les écuries pour maintenir leurs monoplaces dans les limites réglementaires, surtout sur des circuits aux caractéristiques aussi singulières que celui de Sakhir avec ses longues lignes droites et ses zones de freinage intenses.
Vous vous demandez peut-être pourquoi les équipes prennent ce risque? La réponse est simple : plus la voiture roule près du sol, meilleure est sa performance aérodynamique. Chaque millimètre gagné peut valoir plusieurs dixièmes par tour. Une tentation parfois trop grande…
Des conséquences limitées pour l’écurie suisse
Fort heureusement pour Kick Sauber, cette disqualification n’a pas d’impact majeur au championnat. Le pilote de 37 ans avait franchi la ligne d’arrivée en treizième position, hors des points. L’équipe reste donc à sa place au classement des constructeurs.
Cette affaire illustre néanmoins la rigueur des contrôles effectués par la FIA et le niveau de précision requis dans cette discipline où la frontière entre la légalité et l’infraction se mesure parfois en dixièmes de millimètre.
L’écurie devra analyser les causes de cette usure excessive. S’agit-il d’un réglage trop agressif, d’une mauvaise évaluation de l’évolution de la piste, ou d’un simple problème de matériau? Les ingénieurs de Hinwil ont du pain sur la planche avant le prochain Grand Prix.
Pour Hulkenberg, cette saison 2025 reste marquée par des moments de brillance entrecoupés de déceptions. Le vétéran allemand tente toujours de tirer le meilleur d’une voiture qui peine face aux écuries de pointe.
Les regards se tournent maintenant vers la prochaine manche du championnat, où les monoplaces 2025 continueront leur danse technique et réglementaire, sous l’œil vigilant des commissaires.