Attention, changement de règle : à partir du 1er mai 2025, la carte grise gratuite pour les voitures électriques neuves, c’est fini dans la quasi-totalité des régions. Les acquéreurs devront s’acquitter de la même taxe que pour immatriculer un véhicule thermique.
Jusqu’à présent, l’État prenait cette taxe en charge pour inciter les automobilistes à passer à l’électrique. Mais rigueur budgétaire oblige, la nouvelle loi de finances redonne la main aux conseils régionaux, et ne verse plus un centime pour les cartes grises des voitures électriques. Seuls les Hauts-de-France ont décidé de prendre en charge 100% de cette taxe.
Jusqu’à 400 euros pour une nouvelle immatriculation
En Centre-Val de Loire, le conseil régional a penché pour le prix maximum : 60 euros du cheval fiscal, calculé en fonction de la puissance du véhicule. Selon la puissance de la voiture, cela peut faire monter la facture à plus de 400 euros pour une nouvelle immatriculation. Avant, on ne payait que la taxe de gestion de 13 euros.
Un choix défendu par Marc Gricourt, vice-président de la Région délégué aux Finances : « Le marché de l’automobile est dynamique sur l’électrique. Un demi-tarif sur les cartes grises n’aurait vraiment pas fait la différence. » (Il faut dire que le prix d’une voiture électrique est de toute façon une grosse somme, de nombreux modèles dépassant allègrement les 30 000 euros.)
Pas de quoi freiner l’achat d’électriques ?
Et même pour du leasing, le changement ne devrait pas se faire trop sentir. « Ça sera juste 2 ou 3 euros en plus par mois », estime un concessionnaire montargois. Un client venu faire du repérage sur les voitures électriques en stock confirme : « Vu le gain niveau essence-électricité sur la durée, ça ne coûte pas grand-chose. »
Le conseil régional a donc décidé de profiter de cette rentrée d’argent, dans un contexte de contraintes budgétaires accentuées par les décisions du gouvernement. « Toute recette perçue est la bienvenue, même si ça ne représente pas non plus un montant essentiel », explique Marc Gricourt. « On a fait le choix de ne pas s’en priver. » Pas de quoi compenser les 60 millions retirés à son budget 2025, mais la Région espère tout de même récupérer quelques millions d’euros.
Un signal contradictoire ?
« C’est pas très lisible », regrette le concessionnaire. « D’un côté, on incite les gens à rouler en électrique. De l’autre, on rabote les avantages. » Un sentiment partagé en Centre-Val de Loire, où le prix du cheval fiscal sera désormais le même pour les véhicules thermiques et électriques, soit le montant maximal autorisé. (La Bretagne et le Grand Est sont les trois seules autres régions où le cheval fiscal pour les véhicules thermiques est aussi cher. Le plus avantageux est à 42 euros dans les Hauts-de-France.)
Depuis le mois de mars, les acquéreurs de voitures électriques peuvent heureusement bénéficier d’une aide régionale de 3 000 euros. De quoi partiellement compenser le prix de la carte grise. Mais pour beaucoup, le signal envoyé reste contradictoire.