Ce que vous devez retenir
- Au premier trimestre de cette année, la marque a même enregistré une hausse de 30,1% de ses immatriculations électriques par rapport à la même période l’année précédente, atteignant 46 371 unités.
- Il faut reconnaître que la firme a dû interrompre la production de sa Q8 E-Tron et fermer une usine à cause de chiffres de ventes décevants.
- Mercedes avait elle aussi prévu d’arrêter la production de moteurs thermiques en 2030, avant de faire marche arrière l’année dernière en annonçant qu’elle continuerait à en fabriquer pendant toute la prochaine décennie.
Le constructeur allemand aux quatre anneaux vient de bouleverser l’industrie automobile en annonçant un revirement complet de sa stratégie. Alors qu’Audi s’était engagée en 2021 à devenir une marque 100% électrique d’ici 2033, la firme d’Ingolstadt fait aujourd’hui machine arrière et confirme qu’elle continuera à produire des voitures à combustion pendant encore une décennie.
Un engagement de 2021 qui tombe à l’eau
Vous vous souvenez de cette annonce fracassante d’il y a quatre ans ? Audi promettait alors de lancer ses dernières voitures essence en 2025 et de ne vendre que des véhicules électriques à partir de 2026. L’objectif était clair : arrêter complètement la production de moteurs thermiques en 2033.
Cette stratégie s’inscrivait dans le cadre du Pacto Verde Europeo et de la décision européenne d’interdire les moteurs à combustion en 2035. Seule la Chine bénéficiait d’une exception dans les plans d’origine.
Mais voilà que le directeur général actuel remet tout en question. Dans ses déclarations récentes, il explique qu’Audi dispose désormais de la flexibilité nécessaire pour continuer à vendre des automobiles thermiques pendant « encore sept, huit ou peut-être dix ans ». Une sacrée volte-face, non ?
Des ventes électriques qui progressent malgré tout
Le plus surprenant dans cette histoire, c’est que les ventes de voitures électriques d’Audi ne sont pas catastrophiques. Au premier trimestre de cette année, la marque a même enregistré une hausse de 30,1% de ses immatriculations électriques par rapport à la même période l’année précédente, atteignant 46 371 unités.
Certes, BMW a fait presque deux fois mieux avec 86 449 véhicules électriques livrés, mais Audi a tout de même dépassé Mercedes qui n’a vendu que 40 706 électriques sur la même période. Alors pourquoi ce changement de cap ?
Il faut reconnaître que la firme a dû interrompre la production de sa Q8 E-Tron et fermer une usine à cause de chiffres de ventes décevants. Mais les autres modèles électriques se portent plutôt bien (l’arrivée d’un modèle électrique d’entrée de gamme équivalent à l’A3 l’année prochaine devrait d’ailleurs booster les ventes).
Les nouveaux modèles thermiques qui restent au programme
Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir ? Les nouvelles A5, A6 et la toute récente Q3 continueront probablement à rouler avec des moteurs à combustion jusqu’au milieu des années 2030. Et on peut s’attendre à voir débarquer leurs déclinaisons sportives S et RS.
Cette décision intervient dans un contexte d’incertitude sur l’application réelle de l’interdiction européenne prévue pour 2035. Car entre nous, qui peut vraiment prédire ce qui se passera dans dix ans ?
Une tendance qui touche tout le secteur automobile allemand
Audi n’est pas la seule à revoir ses ambitions électriques. Mercedes avait elle aussi prévu d’arrêter la production de moteurs thermiques en 2030, avant de faire marche arrière l’année dernière en annonçant qu’elle continuerait à en fabriquer pendant toute la prochaine décennie.
Seule BMW maintient sa ligne de conduite en refusant de fixer une date butoir pour l’abandon des moteurs thermiques. La marque bavaroise insiste sur le fait que c’est au client de choisir et que l’infrastructure de recharge reste encore trop limitée.
Au final, cette volte-face d’Audi reflète une réalité du marché : la transition énergétique dans l’automobile prendra plus de temps que prévu. Les constructeurs l’ont compris et ajustent leurs stratégies en conséquence.
Quelles conséquences pour les automobilistes ?
Pour vous, conducteurs, cette nouvelle donne signifie que vous aurez encore le choix entre thermique et électrique pendant de nombreuses années. Fini la pression de devoir absolument passer à l’électrique avant 2030 !
Cette période de transition étendue permettra aussi aux infrastructures de recharge de se développer davantage et aux prix des véhicules électriques de devenir plus accessibles. Car avouons-le, tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir une électrique aujourd’hui.
Reste à voir comment l’Union européenne réagira face à ces changements de stratégie des constructeurs. Maintiendra-t-elle son calendrier d’interdiction pour 2035 ou s’adaptera-t-elle aux réalités du marché ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le paysage automobile de demain sera bien différent de ce qu’on imaginait il y a quelques années.