Ce que vous devez retenir
- Les nouvelles générations de l’Alfa Romeo Stelvio et de la Giulia accumulent les retards, laissant le site italien dans l’expectative.
- Et adapter une plateforme d’un type de moteur à un autre, ça ne se fait pas en claquant des doigts (même avec les meilleurs ingénieurs du monde).
- En attendant, les versions actuelles continuent de tourner, même si elles commencent à accuser leur âge face à une concurrence toujours plus affûtée.
Voilà une situation plutôt cocasse dans l’automobile. L’usine de Cassino tourne au ralenti, ses chaînes de production sont prêtes, les ouvriers aussi. Mais que manque-t-il ? Tout simplement les voitures à fabriquer. Les nouvelles générations de l’Alfa Romeo Stelvio et de la Giulia accumulent les retards, laissant le site italien dans l’expectative.
Un calendrier qui prend l’eau
Au départ, tout semblait pourtant bien ficelé. La nouvelle Stelvio devait sortir des chaînes dès la fin 2025, histoire d’arriver chez les concessionnaires européens début 2026. Sa sœur berline, la Giulia, devait suivre le mouvement quelques mois après, construite sur la même base technique.
Seulement voilà, ces échéances paraissent aujourd’hui bien optimistes. Les modèles accusent un retard dont personne ne veut (ou ne peut) préciser l’ampleur. Une semaine ? Plusieurs mois ? Le flou artistique règne du côté d’Alfa Romeo.
L’hybridation, ce casse-tête technique
Mais alors, où se situe le problème ? Du côté de la motorisation, et plus précisément de l’hybridation. Car figurez-vous que dans les plans initiaux, ces nouvelles italiennes devaient rouler exclusivement à l’électrique. Un pari audacieux qui a rapidement tourné au vinaige face à la réalité du marché.
Comme beaucoup d’autres constructeurs, Alfa Romeo a dû réviser sa copie. L’électrique pur, c’est bien joli sur le papier, mais les consommateurs ne suivent pas au rythme espéré. Résultat : il faut intégrer une motorisation hybride en catastrophe.
La plateforme STLA Large mise à l’épreuve
Ces futures Alfa Romeo reposent sur la plateforme STLA Large, la même que celle qui équipe déjà la récente Dodge Charger. Cette architecture se veut polyvalente, capable d’accueillir différents types de motorisations. D’ailleurs, la Dodge américaine existe déjà en version hybride rechargeable, la preuve que c’est techniquement faisable.
Mais voilà le hic : cette version hybride de la Charger utilise un moteur six cylindres en ligne. Chez Alfa Romeo, la stratégie mise sur un quatre cylindres. Et adapter une plateforme d’un type de moteur à un autre, ça ne se fait pas en claquant des doigts (même avec les meilleurs ingénieurs du monde).
L’usine de Cassino dans l’attente
Pendant que les bureaux d’études planchent sur cette reconfiguration technique, l’usine de Cassino fait du surplace. Les représentants syndicaux l’ont confirmé : tout est prêt pour lancer la production de la nouvelle Stelvio. Les machines, les équipes, les processus… il ne manque que la voiture elle-même.
Une situation assez inhabituelle dans l’industrie automobile, où c’est généralement l’inverse qui se produit. D’habitude, on finalise le produit avant de préparer l’outil industriel. Là, c’est l’usine qui attend sagement son nouveau pensionnaire.
Combien de temps encore ?
La question du timing reste entière. Les responsables de la marque au Biscione restent évasifs sur le sujet. « On vous tient au courant », se contentent-ils de répondre. Une formule qui en dit long sur l’incertitude qui plane actuellement.
Cette situation illustre bien les défis auxquels font face les constructeurs européens. Entre les réglementations environnementales qui poussent vers l’électrique et un marché qui résiste encore, il faut jongler en permanence. Et parfois, comme ici, cela se traduit par des retards de production.
Les amateurs d’Alfa Romeo devront donc prendre leur mal en patience. La nouvelle Stelvio comme la future Giulia arriveront bien un jour dans les concessions françaises, mais certainement pas avant 2026. En attendant, les versions actuelles continuent de tourner, même si elles commencent à accuser leur âge face à une concurrence toujours plus affûtée.